Une idée pas si saugrenue que cela, due à l’imagination de Dominique Stumpert, guide de haute montagne.
Introduction
Après être allé chercher de la neige, des paysages somptueux et de l’aventure aux quatre coins du monde, voila que l’hiver nous offre la même chose à notre porte ; le département des Hautes Alpes est enneigé du sud au nord.
Cela lui donne des airs de Laponie, et l’occasion est trop belle pour ne pas profiter de pareilles conditions « chez nous ».
Une petite équipe de hauts alpins s’attaquera dès lundi à la traversée du département en ski en de fond, en 5 jours, de Sisteron à La Grave.
Technique et matériel seront classiques ; alternatif avec skis à écailles et skis à farter, peaux collantes pour les montées importantes.
La logistique et le ravitaillement seront assurés par une « voiture suiveuse ».
Toutes celles et ceux qui le souhaitent pourront se joindre à nous, sur tout ou partie de la randonnée (ce n’est pas payant).
Dominique Stumpert, janvier 2010.
Présentation
C’est un périple tout d’abord esthétique qui se présente à nous. Remonter cette vallée de la Durance, puis arriver à la source de la haute montagne, arriver à La Grave, lieu plein de symboles. Je trouve la ligne intéressante.
Ensuite j’aime cette idée de partager avec ce groupe de personnes des moments forts, d’amitié, sans objectif contraignant, même si le projet reste audacieux. La taille raisonnable du défi ne perturbe pas l’opportunité de saisir le temps qui va s’écouler. Toutefois il n’est pas inscrit dans le domaine de la certitude que nous arriverons à La Grave. Il faut garder cette part d’inconnu sans laquelle un projet perds de sa substance; c’est l’inconnu qui construit peu à peu le rêve, et valorise la réalité.
Bien sûr nous ne partons pas dans l’idée d’effectuer un exploit, ce serait se tromper et faire preuve d’une prétention déplacée. Cette traversée reste avant tout un moment humain, qui se construit dans un environnement exceptionnel, immaculé, profitant de cette chance pour nous faire plaisir en n’utilisant que nos moyens physiques, pour évoluer au travers des montagnes haut alpines.
Finalement, c’est également un bon prétexte pour rappeler qu’il y a beaucoup de neige cet hiver, que les Hautes Alpes en profitent abondamment, et que sur le sol du département le plus haut de France ce n’est pas une gageure que de vouloir skier du point le plus bas et le plus au sud du territoire vers les communes les plus septentrionales, sans quitter les skis, comme dans le « grand nord », qu’il soit canadien ou lapon. C’est enfin, une fois de plus, l’occasion de se pencher sur la proximité du bonheur et des émotions, sur notre capacité à s’émerveiller de choses que nous avons sous les yeux chaque jour, en compagnie de personnes que nous cotoyons chaque jour. C’est bon pour le coeur des hommes, et finalement c’est aussi bon pour la planête que de vivre de tels moments sans traverser les océans. A notre époque ce n’est pas anecdotique.