Secteur Refuge Tuckett
Le refuge Tuckett est en fait un groupe de deux refuges, les refuges Tuckett et Sella. Le bâtiment principal est le Tuckett, le refuge Sella constituant une « annexe » avec dortoir et sanitaires, les deux refuges étant distant de 20 mètres. Le refuge Tuckett est situé au bas du vallon du Vedretta di Brenta inferiore (glacier inférieur de la Brenta). De ce glacier il ne reste pas grand chose, mais l’endroit, sauvage, est de toute beauté. Comme tous les autres refuges du secteur il est bondé en été, prenez soin de resrever. L’accueil est chaleureux, vous êtes dans un véritable petit hôtel d’altitude. Dortoirs et chambres de 6 personnes. Du refuge, de nombreuses escalades s’offrent à vous, au Castelletto inferiore, au Castelletto di mezzo, à la Punta Massari, certaines faisables dans la journée depuis le téléphérique si le temps est stable.
Accès au refuge Tuckett :
1- soit depuis Vallesinella (parking payant, accès fermé de 9 heures à 18 heures en été, navettes à prendre à Madonna di Campiglio pendant ce créneau-dérogations pour les guides de haute montagne). De Vallesinella suivre le sentier 317 en passant par le refuge Casineï, 1 heure 45.
2- Soit utiliser le téléphérique qui mène au Passo del Grosté en deux tronçons depuis Madonna di Campiglio ( aller retour 13 € en 2006, départ 1 km au nord du village). Parking payant au départ du téléphérique, 3 € par jour en 2006. Au sommet suivre le sentier 316 jusqu’au refuge, 1 heure 15 environ.
Présentation
Le castelletto inferiore est le plus proche sommet du refuge Tuckett, sa face sud étant à 5 minutes de marche ! La face sud de ce sommet domine le vallon dans lequel se trouve le refuge Tuckett, d’une face raide coupée de deux vires, haute de presque 300 metres. Plusieurs itinéraires s’y déroulent, de nombreux sont devenus classiques et sont régulièrement parcourus : la voie normale du versant sud, le spigolo Gasperi, la voie Alimonta-Vidi, la voie Heinemann et la voie Kiene. Les autres versants sont nettement moins fiers et interessants pour le grimpeur. La descente se fait communément par le versant nord et ramène au sentier 316, mais il est possible de descendre par la voie normale de la face sud.
La voie Kiene se trouve à l’aplomb du sommet dans la face sud. Elle remonte le socle sous la vire par un dièdre cheminée parfois humide, que l’on peut éviter à droite. Après la première vire, l’escalade est soutenue dans un mur raide très esthétique. Au dessus de la deuxième vire l’escalade devient plus variée, tout en restant aérienne.
Équipement traditionnel, avec quelques pitons dans les longueurs. Les relais sont tous équipé d’un gros goujon de 12 mm, parfois complété d’un piton, ce qui permet de toujours savoir que l’on est bien dans la voie, et également d’être sûr de faire les relais au bon endroit.
Première ascension
Ernst et Kurt Kiene, le 22 août 1910.
Données techniques
Difficulté : II/5b/P2.
Dénivelée : 270 m.
Développement : 370 m.
Approche : 10 minutes du refuge Tuckett.
Descente : Rappels et desescalade.
Orientation : Sud.
Une corde 2 x 50 m. sera plus confortable, mais 2 x 45 peuvent passer.
Jeu de coinceurs, quelques friends petits et moyens. La voie est équipée. Vous pouvez vous passer de complément, mais… Prévoir des anneaux, petits et grands, pour éviter le tirage, comme toujours.
Accès
Du refuge Tuckett, prendre le sentier qui part derrière le refuge Sella vers le nord ( vers la face sud, et non vers la Bocca del Tuckett). Le sentier remonte plus ou moins directement l’éboulis détritique qui mène à la face sud du Castelletto inferiore, et rejoint la paroi un peu à gauche d’une cheminée oblique évidente. Longer le pied de la paroi, dépasser cette première cheminée qui est le départ de la voie normale de la face sud, passer sous un raide mur jaune dominé de surplombs et arriver sous une seconde cheminée barrée d’un surplomb. Vous êtes à l’attaque. Une variante part sur la droite de la cheminée suivante 20 / 30 mètres plus loin.
Voir ci-dessus le tracé de la voie telle qu’elle apparait du refuge (photo Alain Marchal). La variante d’attaque est à droite, la classique est directe. En tracé vert la voie normale de descente coté sud, les parties en pointillé étant cachées. Pour plus de détails sur les rappels consulter le topo de la voie Gasperi sur ce même sommet.
Photos
Longueur par longueur
Attaquer dans la fissure cheminée, que l’on remonte jusque sous un toit ou la fissure se retrecit. La suivre à droite par une dalle lisse en 5. Puis rejoindre plus facilement la première vire d’éboulis qui raye la face ( 3 longueurs depuis la base de la paroi). Faire le relais sous un surplomb, au départ d’un cheminement en ascendance vers la droite ( un piton et un bracelet de rocher, petit cairn). Je n’ai pas suivi ce cheminement qui était mouillé.
Suivre le cheminement vers la droite qui permet de passer au dessus d’un surplomb, puis monter droit quelques metres et enfin obliquer un peu à gauche pour trouver le relais à l’extrémité droite d’une petite vire de 15 mètres. Du relais traverser 2 mètres puis gravir directement un petit mur raide exposé ( possibilité de mettre un camalot après 4 mètres d’escalade derrière une écaille-ne pas s’en priver car il suit une dalle, certes facile, mais compacte sur 10 mètres jusqu’au premier piton de la longueur). Après le mur raide, remonter donc une dalle plus facile jusque sous un dièdre que l’on gravit pour déboucher sur une petite terrasse. remonter encore 4 mètres pour trouver le relais. Continuer au dessus dans le dièdre, très beau, jusqu’à une vire où l’on trouve un ancien relais. Le dépasser par la gauche et continuer par un cheminement un peu sinueux, en revenant ensuite à droite pour finir la longueur en titrant vers la gauche-nombreux pitons. Droit au dessus du relais, puis vers la droite sur la seconde vire de la face où on trouve un relais sur piton, que l’on dépasse encore. De ce relais monter 4 mètres droit, puis suivre le cheminement de la voie normale par la face sud vers la droite, et le quitter après 20 mètres pour trouver le goujon du relais juste à gauche.
Suivre alors la fissure évidente qui le domine, fissure qui s’élargit peu à peu. On en sort sur la gauche, sur une vire, pour trouver un relais confortable. Du relais, surmonter le petit mur raide en direction de la profonde cheminée, que l’on remonte par son fond pour arriver sur une très bonne terrasse au pied de la raide partie finale. Remonter cette paroi, raide et exposée mais pourvue de bonnes prises, en montant toujours légèrement vers la droite, pour accéder au sommet. Superbe et aérien. Au sommet, faire le relais autour d’un gros becquet rocheux (très grande sangle nécessaire).
Variante d’attaque : A emprunter quand la fissure cheminée de départ est mouillée, ce qui s’est passé lorsque j’ai gravi la voie (j’ai donc décrit le départ « normal » d’après le topo italien de Gino Buscaïni, désolé si il y a des imprécisions.). Pour la variante, démarrer au pied de la fissure cheminée suivante, par son flanc droit, en traversant franchement à droite pour franchir le fil d’une arête et remonter une fissure large dans une dalle. Relais sur une terrasse. Monter droit au dessus du relais puis vers la droite de nouveau, franchir une arête puis monter 20 metres pour atteindre le pied de la première vire de la face. Là je n’ais trouvé qu’un bec rocheux peu marqué pour faire le relais, il y a peut-etre mieux. Traverser en ascendance la vire sur 50 metres à gauche pour trouver le relais du petit cairn de la classique mentionné au dessus.
Descente
Du sommet, suivre l’arête est, facile, jusqu’à une épaule. Entre des blocs descendre 5 mètres coté nord, puis en 3 rappels de 30, 25 et 25 metres gagner versant nord un sentier qui ramène au sentier 316 qui va du téléphérique Grosté au refuge Tuckett. C’est le plus simple.
Il est aussi possible de descendre par la voie normale de la face sud, plus complexe : de l’épaule après l’arête est, s’engager dans la face sud. Passer sous un surplomb caractéristique, le nez, passer versant est, descendre un peu puis revenir versant sud sur la vire qui raye la face supérieure. Il est également possible, de l’épaule, de descendre directement par des dalles puis une fissure cheminée en 3a, plus simple mais plus exposé et difficile, pas d’ancrage pour le rappel, deux pitons en place sur le parcours. Traverser alors la vire vers l’ouest, sur un sentier facile. On arrive à proximité de la sortie du Spigolo Gasperi. Reprendre alors la descente de celui-ci.
Je reprends donc pour la suite le texte qui décrit la descente du Spigolo Gasperi dans le topo correspondant : Descendre vers le nord (cairns), facilement. Aprés 50 metres, descendre à gauche une cheminée de 10 metres puis par un mouvement tournant vers le sud rejoindre un couloir facile face au refuge. Le descendre sur 50 metres, faciles. Il s’élargit, se sépare en deux branches. Gagner la petite crête qui sépare les deux branches, puis descendre un peu vers la branche de gauche (dans le sens de la descente) pour trouver un ancrage de rappel ( 2 gros goujons). Là, soit faire un rappel de 25 / 30 metres, soit desescalader, jusqu’à un relais sur deux goujons, rive droite du couloir. Rappel de 50 mètres depuis ce point, jusqu’à la vire inférieure de la face, soit deux rappels de 25 et 20 metres, le relais intermédiaire se trouvant bien sur la rive droite du couloir. De la vire, pour ne pas s’envoyer des pierres dessus, il est conseillé de descendre 25 metres en desescalade jusqu’au relais inférieur plutôt que de tirer un rappel. De là, rappel de 25 metres ou desecalade (exposée) jusqu’au relais suivant, au sommet de la deuxième longueur de la fissure cheminée initiale. Il est alors possible de tirer un grand rappel de 50 metres, deversant au départ, ou de tirer deux rappels de 25 metres dans la cheminée, le dernier sur le piton scellé servant de relais au sommet de la première longueur.
Avertissement
Attention, malgré tout le soin apporté à la rédaction de ce topo de la voie d’escalade « Voie Kiene au Casteletto inferiore» dans les Dolomites de la Brenta, il ne peut-être garanti exempt d’erreurs involontaires. Sachez être responsables sur le terrain.