Secteur Refuge Pedrotti
Le refuge Tommaso Pedrotti est idéalement situé pour accéder aux ascensions centrales du massif de la Brenta, comme la Cima Tosa (point culminant du massif, 3173 m.), la Cima Margherita, les Cime Brenta alta et bassa, le Campanile Basso et le Campanile Alto, pour les principales. A noter proche du refuge une école d’escalade bien équipée en goujons, et des escalades faciles très rapidement accessibles, au Croz del Rifugio.
Le refuge est situé sur une selle rocheuse, entre la Cima Brenta bassa et le Croz del Rifugio. Il y a en fait deux refuges, Pedrotti que l’on vient de décrire, et le refuge Tosa, 50 mètres plus bas au nord est. Les deux refuges sont communément appelés « refuges de la Tosa », « Rifugi alla Tosa » en italien. Le refuge Tosa n’est qu’une dépendance du refuge Pedrotti, et sert de refuge d’hiver (rez de chaussée ouvert à la mauvaise saison).
Par ailleurs, le refuge se situe à proximité de la via Ferrata delle Bochette, et constitue une étape de choix dans une traversée du massif de la Brenta.
Le refuge est chaleureux, sympathique, l’accueil est excellent. Petits dortoirs de 6 / 10 personnes. Bonne adresse, et excellent camp de base pour quelques jours d’escalade, d’autant plus que l’accès est un peu long…
Pour info, il est possible de faire étape au refuge Brentei pour gravir le campanile Basso.
Présentation
Le Campanile Basso est l’un des édifices les plus marquant de tout le massif des Dolomites, et sans aucun doute le plus fameux des Dolomites de la Brenta.
La hardiesse de l’édifice, le caractère tortueux de la voie normale, contribuent pour beaucoup à sa renommée. Aucune voie n’est facile pour atteindre le sommet, et la descente est tout sauf une promenade. C’est pour cette raison que je la décris dans une page à part entière. Gravir la voie normale est la manière la plus commode de repérer la voie de descente pour des ascensions ultérieures plus séreiuses.
Gravir le Campanile Basso est le rêve de tout grimpeur qui a de la culture alpine et qui est amoureux des Dolomites. On vient du monde entier pour le Campanile Basso, ou presque. Le roi des belges Albert 1° en personne y a laissé son empreinte puisque l’un des passages de la voie normale se nomme « terrazino del Ré del Belgio ».
Pour toutes ces raisons, la voie normale est une ascension très prisée, et y trouver la solitude en saison relève de la gageure. Toutefois, ce n’est absolument pas une bonne raison pour se priver de l’ascension du Campanile Basso ! C’est assurément une voie pleine de caractère, astucieuse, de grand intérêt, raide, aérienne et exposée. A ne pas sous estimer.
Vous aurez tout intérêt à attaquer tôt, pour éviter tout risque d’ondée ou d’orage l’après midi d’une part, et parce que le nombre de cordées dans la voie pourra considérablement faire varier vos optimistes prévisions horaires.
Équipement traditionnel, avec quelques pitons dans les longueurs. Les relais sont le plus souvent équipés de gros goujon de 12 mm. Vous pourrez utiliser quelques coinceurs, friends petits et moyens en complément, mais la voie est globalement correctement équipée, malgré quelques envolées exposées.
Première ascension
Otto Ampferer et Karl Berger, le 18 août 1899.
Données techniques
Difficulté : III/4c/P2.
Dénivelée : 260 m.
Développement : 400 m.
Approche : 45 minutes du refuge Pedrotti et 1 heure 15 du refuge Brentei.
Descente : Rappels et desescalade.
Orientation : Toutes. la voie tourne autour du campanile Basso !
13 longueur et marche sur le stradone provinziale.
Une corde 2 x 40 m. peut suffire.
Jeu de coinceurs, quelques friends petits et moyens. La voie est équipée. Vous pouvez vous passer de complément en exposant un peu. Tout dépend aussi de votre niveau bien sûr. les deux longueurs dures (Paroi Pooli et paroi Ampferer sont équipées de pitons). Prévoir des anneaux, petits et grands, pour éviter le tirage, comme toujours.
Accès
-Du refuge Pedrotti, qui semble être une bonne option malgré l’approche plus longue la veille si vous venez de Madonna di Campiglio, gagner la Bocca di Brenta en 10 minutes par le sentier 318. Descendre sur le versant ouest dans les éboulis (neige en début de saison) pendant 5 minutes, et s’engager dans la Via Ferrata delle Bochette, rive droite du vallon (marquages à la peinture, facile à repérer la veille en montant au refuge si vous venez de madonna di Campiglio). Monter 20 metres jusqu’à une confortable vire que l’on suit, puis par des vires et des cheminées et un légère descente à la fin gagner la Bocchetta dell Campanile Basso – ce parcours est une via ferrata, prévoyez une longe en cas. Ne pas rejoindre exactement la bocchetta, mais rester juste dessous et descendre rive droite du couloir sud de la Bochetta sur 15 metres, monter des gradins à droite pour atteindre un petit amphithéatre rocheux où l’on trouve un piton scellé.
– Du refuge Brenteï, prendre le sentier 318 en direction de la Bocca di Brenta. Passer au pied du Campanile Basso, remonter une petite barre rocheuse et arriver dans le dernier vallon sur la Bocca di Brenta (2480 m.). Rejoindre la rive droite du vallon pour trouver la via ferrata delle Bochette et l’itinéraire décrit ci dessus.
Photos
Longueur par longueur
Démarrer en ascendance vers la gauche dans des gradins pour rejoindre le pied d’une fissure oblique vers la droite. Remonter la fissure pour trouver un relais sur goujons avec une chaine sur une terrasse. Gravir, droit au dessus, une raide longueur de 25 metres, la paroi Pooli qui est le premier passage clé. On arrive à une chaine de rappel; il est alors préférable d’avancer encore 2 mètres vers la droite pour trouver un piton que l’on couple avec un becquet rocheux pour faire un relais confortable. On est alors sur l’arête qui limite la face sud de la face est. Monter droit au dessus du relais en face est par une fissure puis des gradins aisé qui amène à une confortable terrasse avec un relais sur goujons+ chaine à gauche. C’est d’ici que vous ferez le rappel de 40 mètres déversant pour descendre au pied de la paroi Pooli à la descente.
Suivre alors la vire facile en face est sur 25 mètres pour faire le relais sur un gros bloc. Monter alors en oblique vers la droite jusqu’à l’extrémité gauche d’une vire (piton au début de la vire) Suivre la vire à droite quelques mètres et trouver 2 pitons pour faire relais. Monter 25 mètres droit au dessus du relais, pour trouver un bon relais sur goujons et chaine au pied de deux fissures, la cheminée en Y. Prendre celle de droite ou de gauche ( celle de droite semble plus classique) pour arriver en deux longueurs à une vire confortable, le stradone Provinziale, que l’on peut traduire par « route départementale » je pense.
Suivre le stradone provinziale vers le nord, traverser la face nord (facile) jusqu’à atteindre le Spallone, l’épaule. On trouve un piton au pied d’un dièdre pourvu d’une large fissure en son fond. Remonter le dièdre, tantôt par le fond, tantôt par la dalle de droite, jusqu’à un relais à 25 mètres. Continuer par le dièdre qui forme une cheminée à la sortie de laquelle il y a de nouveau un relais. Monter alors un peu à droite, puis quitter le dièdre au niveau d’un piton pour gravir un raide mur de 12 mètres à gauche, la variante Battistata qui mène directement à la terrasse du Roi des Belges, sans passer par l’albergo al Sole -l’auberge au soleil- ni par la terrasse Garbari, ce qui rallonge l’escalade et oblige à une petite desescalade.
La terrasse du Roi des Belges, petit lieu exigu et aérien, se trouve sur l’arête qui sépare le versant nord du versant ouest. De la terrasse, traverser 8 mètres en face nord, à gauche, en effectuant une petite descente de 1 mètre à mi chemin au moment où l’on se trouve à l’aplomb d’une ligne de piton, la variante Platter. Traversée aérienne mais fournie de bonnes prises. On arrive sur une petite terrasse sur laquelle se trouve le relais, 2 pitons, au pied de la paroi Ampferer qui est le second et ultime passage clé de la voie normale du Campanile Basso.. Du relais, traverser en ascendance 2 mètres puis monter directement dans un dièdre raide, escalade exposé plein gaz, correctement protégée de quelques pitons. le dièdre oblique légèrement à gauche, franchir un surplomb (piton) et sortir à droit sur une marche. On trouve ici un relais avec 2 pitons, qui a l’avantage d’être bien à l’aplomb de la longueur, ce qui est bien pour les photos, et permet de donner des conseils avisé à son second, tout en le rassurant si nécessaire; toutefois, si vous voulez vous passer de ces luxueuses excentricités, un relais plus confortable sur une chaine de rappel vous accueillera quelques mètres plus loin, à droite. Il ne vous reste plus qu’à gravir les 15 derniers mètres jusqu’au sommet, en croisant une dernière chaine qui servira pour le premier rappel, en espérant que la vue sera dégagée afin que vous profitiez bien de ce moment unique : le toit du Campanile Basso.
Récupérez bien, la descente vous demandera encore de l’attention ! Le topo complet de la descente est une page à part entière.
Descente
Décrite sur une autre page.
Avertissement
Attention, malgré tout le soin apporté à la rédaction de ce topo de la voie d’escalade « Voie Normale du campanile Basso» dans les Dolomites de la Brenta, il ne peut-être garanti exempt d’erreurs involontaires. Sachez être responsables sur le terrain.