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Dolomites Sexten : Cima Grande di Lavaredo, Spigolo Dibona

Présentation

La Cima Grande di Lavaredo, 2999 m., est le point culminant du groupe des Tre Cime. Un éboulement malheureux fait que le sommet n’atteint pas la cote fatidique des 3000 m.

Parmi tout les itinéraires accessibles depuis le versant nord de la Cima Grande di Lavaredo, celui-ci est le plus abordable en terme de difficulté. Il faut dire qu’il remonte le versant est du spigolo plutôt que la vraie face nord. Il n’en demeure pas pour autant un itinéraire dénié de classe ni de grandeur, le profil est élégant, la voie longue, et il ne faut pas occulter la descente. C’est l’une des grandes créations du célèbre guide de Cortina, Angelo Dibona.

Équipement traditionnel, avec quelques pitons dans les longueurs. Cela reste parcimonieux. Le rocher dans le bas de l’itinéraire est parfois un peu lisse.

Première ascension

Angelo Dibona et E. Stübler en 1909. Il est probable que l’éperon ait été gravi en 1908 par Rudolf Eller.

Données techniques

Difficulté : III+/4b/P2.
Dénivelée : 500 m.
Développement : 650 m. dont un rappel et 100 m. faciles jusqu’au sommet si on suit la voie intégralement.
Approche : 45 minutes à 1 heure du refuge Auronzo, 30 à 40 minutes du refuge Lavaredo.
Descente : Rappels et désescalade.
Orientation : Est. Le bas de la voie est à l’ombre des Cime Piccola et Piccolissima le matin; à ne pas négliger..
20 longueurs et un rappel. Compter 4 à 6 heures.
Encordement à 50 m. Pour la descente de la voie normale, il est sage de prévoir une corde pour des rappels de 30 m. Pensez y si vous grimpez avec un brin simple (prévoir alors 60 m.).
Anneaux, petits et grands, et un brin de corde de 3 mètres environ pour changer la cordelette du rappel en haut de la voie.
Jeu de coinceurs, quelques friends petits et moyens. La voie est un peu équipée. Vous pouvez vous passer de complément, mais vous vous ferez quelques envolées légères !

Accès

Du refuge Auronzo, suivre la piste (à pied) qui mène vers le refuge Lavaredo. Juste avant celui ci prendre à gauche un sentier (n°101) jusqu’à la Forcella Lavaredo (appelée en allemand Paternsattel), 2454 m.
Suivre alors vers l’ouest le sentier qui longe le pied de la Cima Piccolissima di Lavaredo, et monte en oblique vers la base du Spigolo en traversant l’éboulis issu de la breche entre la Cima Grande et La Cima Piccola. Le départ de la voie est à gauche du point le plus bas de l’éperon, à quelques mètres à gauche d’une plaque commémorative.

Photos

A la Forcella Lavaredo.
L2, une cordée dans la fissure.
L3. On voit le petit surplomb et la traversée, la cordée arrive au dièdre des trois pitons couplés.
La vire de L4, il va falloir monter.
Cordée dans la fissure de L4.
Le relais en haut de L4.
L6, la traversée oblique aprés la conque jaune aux deux pitons.
L8, on arrive au soleil.
Au pied de L11, le soleil est repassé derrière la Cima Piccola...
La Cima Piccola di Lavaredo.
La dernière longueur sous la vire circulaire. Au dessus la cheminée supérieure..
La vire circulaire.
On voit encore la cheminée dans laquelle il va falloir aller.
Le bloc coincé !
La cheminée aprés le bloc coincé.
Du départ du rappel, on voit bien le cheminement vers le sommet .
Sommet !
Le rite du livre du sommet.
C\'était le matin sous la Piccolissima.

Longueur par longueur

Spigolo Dibona face nord de la cima grande di LavaredoLa première partie, raide, est bien individualisée (5 premières longueurs). Puis il devient alors possible de passer un peu partout, et de faire relais où bon vous semble. L’itinéraire que je décri est celui que j’ai emprunté, il y a peut être mieux à faire à certains endroits.

Démarrer dans une fissure-diedre facile. Au dessus du relais, rejoindre l’arête qui borde la face nord puis revenir à gauche pour gravir une fissure raide, pas évidente. En sortir à gauche après 10 mètres et rejoindre le relais. Monter droit au dessus vers un petit surplomb, l’éviter à droite en rejoignant un petit dièdre jaune dans lequel on trouve trois pitons couplés. S’en échapper à gauche pour trouver le relais sur une bonne vire. Traverser la vire sur 5 mètres environ, et monter droit vers une fissure surplombante. La franchir, arriver dans une petite niche, traverser en ascendance à droite et arriver au relais (pitons + coin de bois). Monter alors dans une large fissure en oblique à gauche, arriver sur une vire, continuer un peu à gauche puis sensiblement tout droit pour arriver sur des zones plus faciles, et rejoindre une bonne vire où l’on fait relais sur un becquet. L’escalade devient alors sensiblement moins soutenue, moins raide.

Au dessus du relais, prendre une fissure raide (friend coincé) ou l’éviter à gauche, monter droit, surmonter un petit mur qui débouche dans une conque jaune (deux pitons); continuer en oblique à droite, puis revenir à gauche sur une bonne vire pour faire relais. Monter droit au dessus du relais pour trouver un piton, traverser à droite et monter en oblique au relais (un piton et le seul goujon de la voie !). Monter droit au dessus au mieux en une grande longueur, on trouve ça et là des pitons qui indiquent le chemin; escalade raide et trés esthétique, au bord de la face nord. Relais sur une bonne vire, deux pitons.

Le topo de Mauro Bernardi « Arrampicare a Cortina d’Ampezzo e dintorni » conseille alors un passage en face nord. J’ai pour ma part, sur les conseils d’un guide local de Sesto (Sexten) poursuivi un peu à gauche jusqu’à une vaste terrasse, ou l’on doit retrouver le passage en face nord qui revient. Monter alors droit au dessus dans du rocheux blanc friable (éboulement tout frais) dans un large couloir, et faire relais à la sortie à droite un peu au dessus. Suivre alors le mur qui suit. Certaines cordées passent à cet endroit plus à gauche dans une fissure large qui semble plus facile, ce que j’ai fait également avec un relais au pied de la fissure sur un bracelet rocheux, peu confortable. L’autre solution me parait plus judicieuse. Au sommet de cette longueur on découvre une paroi plus raide d’une soixantaine de mètres. La voie continue alors droit dans un raide mur de 60 mètres environ; Certains guides locaux traversent à cet endroit à gauche, il semblerait, en discutant avec eux, qu’ils empruntent ce passage détourné car il est plus facile. C’est ce passage qui est décrit sur le dessin : Donc, au pied de la paroi raide, traverser en oblique à gauche par des gradins sur 50 mètres, jusqu’à se trouver au pied d’une fissure cheminée. Relais. Surmonter la cheminée et faire relais à son sommet sur un becquet (vire encombrée de pierrailles). On peut donc rejoindre ce point en deux longueurs plus raides (4c) en se tenant à quelques mètres du spigolo, pitons de temps à autres. De la vire encombrée de pierrailles, en trois petites longueurs (nombreux blocs instables, ne pas tirer de grandes longueurs de 50 m!) on arrive à la vire circulaire où l’on fait relais sur un becquet. Il est ici possible de s’échapper à gauche et de rejoindre rapidement la voie normale et la descente de la cima grande di Lavaredo.

Monter alors droit au dessus puis suivre une rampe à gauche. Après quelques mètres, dans une zone jaune peu engageante, revenir à droite vers une profonde cheminée que l’on remonte jusqu’à se trouver sous un énorme bloc coincé (spectaculaire, de l’autre coté de la cheminée se trouve la face nord). Faire relais en ceinturant le bloc. Monter ensuite sur le bloc, sortir de la cheminée et s’élever droit dans une zone plus facile jusqu’à se trouver au pied d’un dièdre – rampe facile. Faire relais. Remonter la rampe, arriver sur une zone facile, avancer jusqu’au mur blanc terminal rayé d’une fissure de gauche à droite. Relais sur becquet. Remonter la fissure et faire relais au sommet sur un bloc (cordelettes). Le sommet est visible (croix). Faire un rappel de 25 mètres depuis ce bloc sur l’autre versant.

Par de gros blocs au sud rejoindre une petite arête facile et rejoindre rapidement le sommet.

Descente

Décrite séparément.

Avertissement

Attention, malgré tout le soin apporté à la rédaction de ce topo de la voie d’escalade « Spigolo Dibona à la Cima Grande di Lavaredo» dans les Dolomites, il ne peut-être garanti exempt d’erreurs involontaires. Sachez être responsables sur le terrain.

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Carte avec situation des voies


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Téléchargements

Cima Gde di Lavaredo, Normale
Cima Gde di Lavaredo, Spigolo Dibona
Cima Gde di Lavaredo, Descente
Cima Pic. di Lavaredo, Normale
Cima Pic. di Lavaredo, Descente
Paterno, Spigolo Nord Ouest

Symboles

Piton scellé.
Piton.
Spit, goujon.

L : Lunule, bracelet de rocher, bloc coincé.
B : Bloc, écaille, becquet.
CB : Coin de bois.

Cotations

P1 : Protections faciles et fiables. Passages obligatoires limités. Chutes potentielles réduites.
P2 : Protections assez faciles et toujours fiables, un peu espacées. Quelques passages obligatoires entre les points. Chutes potentielles de 2 à 4 mètres.
P3 : Protections moyennement faciles et le plus souvent fiables mais espacées, longs passages obligatoires. Chutes potentielles de plus de 5 mètres.
P4 : Protections difficiles, moyennement fiables ou très espacées. Chutes possibles de 8 à 10 mètres dues à la rareté des protections ou à leur arrachage, ou chutes moindres mais pouvant entrainer des traumatismes (chutes au sol).
P5 : Protections difficiles, peu fiables et distantes. Risque de chutes longues avec arrachage des ancrages pouvant entrainer une chute au sol avec conséquences graves.
P6 : Improtegeable si ce n'est sur de courtes sections avec protections moyennes, longs passages clés obligatoires. Chutes potentielles pouvant mettre en péril votre vie.

Engagement

I : Voie courte et facilement accessible, proche de la route, ambiance tranquille et retraite sans problème.
II : Voie de plusieurs longueurs, d'accés rapide et aisé, descente facile, le plus souvent à pied ou en rappels bien équipés et echappées faciles dans la voie.
III : Voie de plus de 200 metres, ambiance plus sérieuse, approche longue et descente scabreuse, rappels ou cheminements compliqués. Retraite difficile.
IV : Voie trés longue, developpement supérieur à 400 metres ou retraite problématique, approche longue depuis la vallée.
V : Voie longue s'apparentant au "big wall", descente impossible ou trés aléatoire, approche complexe, longue et technique, grande exposition.
VI : Big wall demandant le plus souvent un bivouac en paroi, voie trés longue et technique, retraite problématique.

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