Les Tre Cime di Lavaredo (Dreizinnen dans la langue de Goethe) font partie de la légende de l’escalade dans les Dolomites. Incontestablement.
Elles sont situées dans le groupe des Dolomites de Sexten (Sexterner Dolomiten). Ce groupe, à l’extrême nord est des Dolomites, est réputé pour les fameuses Tre Cime di Lavaredo.
La porte d’entrée classique au groupe des Tre Cime est un lieu charmant, Misurina, groupe de maisons (dont une majorité d’hôtels) autour d’un petit lac dans lequel se reflètent les faces sud des trois sommets si réputés. De Misurina, une rapide route asphaltée mène au refuge Auronzo (2320 m.). Pratique et reposant, il faut tout de même garder à l’esprit que la commune de Auronzo a installé au pied des premiers lacets un péage et qu’il faudra acquitter un droit de passage de 20 euro (années 2000), ce qui n’est pas une bagatelle, à chaque passage (tarif pour une voiture particulière établi en 2007, prix en hausse pour les camping cars). Le seul moyen de passer à travers cette taxe est de coucher en demi pension au refuge Auronzo.
Une autre solution consiste à rejoindre le refuge Locatelli alle Tre Cime (Dreizinnenhütte) en 2 heures 30 de marche par le Val Ribon (Rienztal) à l’ouest de celui ci, ou par Sesto (plus long).
Le refuge Auronzo présente l’avantage d’être accessible par la route. Le refuge Lavaredo, au pied de la face sud de la Cima Piccola et de son célèbre Spigolo Giallo, est accessible en 20 minutes, facilement, à pied, depuis le refuge Auronzo. Quand au refuge Locatelli, il vous faudra un peu plus d’une heure pour le rejoindre depuis le refuge Auronzo. Attention, seule une demi pension à Auronzo peut vous dispenser de la taxe de la route de Misurina !
Camps de base pour ce groupe : Cortina d’Ampezzo, Misurina, éventuellement Dobbiaco (Tobiach), Sesto (Sexten) et Moso (Moos).
Tout proche des Tre Cime se trouve le massif du Paterno (Paternkofel, 2744 m.), accessible depuis les même refuges et qui est un belvédère incontournable des Tre Cime.
Beaucoup d’escalades se font à la journée depuis le parking du refuge Auronzo, il n’est pas obligatoire d’utiliser les refuges.
Pour reprendre un texte commun aux présentations des secteurs d’escalade des Dolomites : Comme souvent, les orages sont à craindre, violents et soudains. Le temps est d’ordinaire plutôt humide, et il semblerait que l’une des meilleures périodes soit la fin de l’été , en Septembre. Il faut toutefois savoir que du fait de l’altitude, une perturbation pendant le mois de Septembre peut amener la neige à basse altitude. L’Autriche est très proche. J’ai vu la neige tomber à Cortina d’Ampezzo début Septembre (1200 m. d’altitude), sans pour autant qu’elle blanchisse les abords huppés de la station; par contre la route qui mène au refuge Auronzo a ce jour là été fermée à la circulation…Il semblerait que la proximité des hauts massifs autrichiens (Zillertaller alpen, GrossVenediger, GrossGlockner) contribuent à refroidir l’air de cette zone.
Pour la météo : http://www.arpa.veneto.it/bollettini/htm/dolomiti_meteo.asp . Fiabilité moyenne.
Le site national : http://www.meteo.it/previsioni/index.htm
Beaucoup de névés jusqu’en Juin, dans les couloirs d’accès aux voies en face sud, et au pied des faces nord.
Les voies sont en général pas ou peu équipées, tradition dolomitique. Prévoir le matériel et une humilité en conséquence. Les classiques restent des classiques ! Les nouvelles voies, difficiles, sont parfois équipées de goujons. Il faut toutefois être bien préparé à trouver du terrain que l’on appelle désormais « d’aventure », ou « traditionnel ».
La route du refuge Auronzo ouvre généralement début Mai, et ferme début Novembre. Le péage est appliqué tout au long de la période d’ouverture.
Carte : Dolomiti di Sesto / Sextener Dolomiten, Tabacco n° 010 au 1:25000, disponible en France sur commande en librairie spécialisées, sur internet, et bien sur disponible sur place. Ce n’est pas une carte d’une précision miraculeuse.
Topos
Topos : J’ai bien aimé le topo « Dolomiti, arrampicare a Cortina d’Ampezzo e dintorni », de Mauro Bernardi, editions Athesia Spectrum ( disponible en allemand ou italien).
Voir également « Arrampicare in Dolomiti », chez www.planetmountain.com, en italien et anglais.
En italien, le club alpin édite sur tout l’arc alpin des petits topos plus ou moins exhaustifs de couleur grise, du type guides « Labande » ou « Vallot » en France. Il est difficile d’y faire un choix, mais ils sont de très bon conseil, précis et bien documentés pour qui maitrise l’italien. Le rédacteur est le fameux Gino Buscaïni, qui a collaboré aux « 100 plus belles courses », la collection de Gaston Rebuffat. Si vous pouvez vous procurer ce dernier ouvrage qui n’est plus disponible en librairie (« les dolomites orientales » de Gaston Rebuffat), il sera d’un précieux complément.