Présentation
La « Pounche de l’hermine » (Pointe de l’hermine) se trouve sous la dalle de Palavar à Ailefroide. C’est en fait un contrefort bien modeste, sur lequel on pourra grimper lors d’une demi journée lorsque le temps manque, ou en combinant avec une autre voie du secteur, soit sur la Pounche de l’hermine, soit à la pointe André Buisson dans une voie comme « Little Palavar » (voir topo de Jean Michel Cambon). On pourra aussi la gravir tranquillement, sans soucis de rentabiliser une journée, pour le plaisir d’une escalade à Ailefroide, par une belle journée d’automne. La voie n’est pas très longue, l’approche est rapide, mais l’équipement est minimum, en tenir compte dans votre horaire.
Contrairement à la voisine « rêveur prostré », les relais équipés de la voie ou les relais sur spits des voies de Jean Michel Cambon (RAWC et Serfouette express) toutes proches vous autorisent à une retraite rapide et sans trop de soucis, à condition d’avoir quelques cordelettes à abandonner.
Voie ouverte du bas, en deux fois, en 2007 puis en 2008, toujours à l’automne, avec une concession à l’éthique en troisième longueur. La petite histoire : nous avions, avec Hervé Degonon, le projet d’ouvrir une voie dans ce secteur, et notamment un dièdre élégant en troisième longueur. Quelle fut notre surprise en découvrant les cordes statiques de Jean Michel Cambon ornant l’édifice et le fameux dièdre. Las, nous avons démarré par la première longueur de « Réservé aux vrais vrais couillus » que Jean Michel venait de nettoyer, puis nous avons ouvert une longueur originale à gauche, puis nous avons gravit le beau dièdre de la voie de Jean Michel, admirablement nettoyé par le Jean Michel précité, et en quatrième longueur nous avons retrouvé notre autonomie sacrifiée pour rejoindre la voie « rêveur prostré » en L5. Puis en redescendant, honte sur nous, nous avons nettoyé du haut une longueur parallèle à droite du dièdre de la troisième longueur de « réservé aux vrais vrais couillus »(dite « RAWC »), sans la grimper, faute de temps. Mais nous voulions une voie totalement indépendante, nous affranchissant des passages communs avec deux voies de Jean Michel Cambon sur ce bout de facette. C’est ainsi qu’est née l’idée du nom « les voies du seigneur sont impénétrables », le seigneur en question étant notre célèbre Jean Michel Cambon, maitre incontesté de l’équipement à Ailefroide, qui a bien ri de ce nom de baptême. En octobre 2008 nous revenions donc avec Frédéric Jullien ouvrir une première longueur indépendante et remonter enfin cette troisième longueur, superbe au demeurant. Et l’ensemble est tout à fait correct.
Quatre pitons dans la voie en 2008, plus un relais équipé de deux pitons. Encore une voie pas trop feraillée; si on excepte la deuxième longueur qui demande un peu de réflexion et d’expérience pour se protéger correctement, la voie est sûre et les placement de protections assez évidents. Attention, les pitons en place ne peuvent être assimilés à de l’équipement béton : vous n’êtes pas en école d’escalade, personne ne garanti la solidité des pitons. Pour les relais, il est possible de faire des relais indépendants des voies équipées toutes proches, pour sa satisfaction personnelle, sans concessions à la sécurité ni à « l’éthique ». Après, libre à vous de faire relais sur les spits à quelques mètres, voire moins, des « Cambon ». Voir le croquis du topo.
Voie à composante dalles et fissures, variée, avec une très belle troisième longueur. A ne pas manquer !
Pourquoi ?
Le « Seigneur », c’est Jean Michel CAMBON ! Nous avions envisagé une voie ici avec le très beau dièdre en troisième longueur. Arrivé au pied pour ouvrir, une corde fixe pends dans le dièdre, tout nettoyé…Jean Michel CAMBON est passé par là ! Nous trouvons donc une fissure parallèle et ouvrons notre voie, en zigzaguant autour de la voie du Seigneur, impénétrable….
Première ascension
Guillaume CHRISTIAN et Hervé DEGONON pour L2 et L4 en novembre 2007, Frédéric JULIEN et Guillaume CHRISTIAN en octobre 2008 pour L1 et L3.
Données techniques
Difficulté : III/5c/P3.
Dénivelée : 200 m.
Développement : 240 m.
Approche : 15 minutes.
Descente : Desescalade, un rappel facultatif, puis marche.
Orientation : Sud est.
6 longueurs.
Corde : 2×50 m.
Jeu de coinceurs complet avec petites tailles en double. Camalots 0.3 au 2.
Accès
Se garer sur la route du parking du Sélé : du village d’Ailefroide, prendre la route indiquée « vallon du Sélé, Clapouse ». Aprés 300 metres environ la route rentre dans le bois de mélèzes, tourne à 90° à gauche (barriere métallique à droite-prise d’eau). Se garer juste aprés la barriere, 50 metres aprés le virage. Un sentier part dans le bois.
Suivre le sentier marqué qui monte au pied de la voie « Little Palavar » en 10 minutes. Du pied de la voie, traverser horizontalement à gauche (sud) traverser une ravine encombrée de blocs et continuer le sentier au dessus. Après 20 mètres, le sentier traverse franchement à gauche, en ascendance, pour rejoindre le point le plus bas de la Pounche de l’hermine (cairn). Ne pas monter droit dans les traces aprés la ravine, ce sont les stigmates de la descente à pied qui suit les rappels de « Little Palavar ».
Du point le plus bas de la Pounche de l’hermine, continuer pour passer au pied du dièdre de « Réservé aux vrais vrais couillus » puis quelques mètres après arriver au pied de la voie. Elle débute sur un vague éperon de gros blocs immédiatement à gauche du diedre.
Photos
Longueur par longueur
L1 : Rejoindre l’éperon, gravir quelques gros blocs pour arriver sur une terrasse. Continuer au dessus par l’arête, plutôt à gauche, puis traverser à droite juste avant un petit toit pour venir faire le relais sous celui-ci, emplacement possible pour trois friends (!) type « camalots n° 0.5 à 1 ».
L2 : Quitter le relais à gauche et surmonter le surplomb (un piton) par un pas délicat. Continuer droit au dessus par un passage raide, puis venir en oblique à gauche (un piton) dans un système de fissures qui se bouchent, avec un rocher un peu friable en surface, pour finir dans une dalle. Un pas dans la dalle et une sortie à droite mènent à une terrasse végétalisée avec deux goujons. Relais possible (Serfouette express). Sinon traverser trois métrés à droite au pied du dièdre pour trouver deux autres goujons (relais de la voie « RAWC). Il est ici possible de poser deux bons friends pour les intégristes.
L3 : Ne pas s’engager dans le dièdre évident au dessus. Gravir son flanc droit sur trois mètres puis traverser à droite sur deux mètres, ou du relais traverser immédiatement en contournant un bombement, pour s’élever dans une fissure parallèle au grand dièdre. Après 10 mètres la fissure s’interrompt. Une écaille horizontale en inversée part sur la droite dans la dalle. Il est envisageable de poser un camalot n° 3 au départ. Suivre la direction de cette écaille par la dalle, très esthétique, pour contourner l’éperon. Facile à protéger, cette longueur demande de bien réfléchir si vous ne voulez pas être coincés par le tirage. Derrière l’éperon remonter un dièdre plus facile pour atteindre le relais deux mètres sous un petit pin (deux pitons à conforter avec un petit camalot).
L4 : Directement au dessus du relais contourner le pin par la droite (un piton « Z »), continuer droit, passer dans un petit dièdre à gauche d’un éperon. Quitter le dièdre pour monter sur l’éperon au niveau d’un piton, puis continuer droit par des dalles faciles mais pas faciles à protéger. Rejoindre la voie « rêveur prostré », déboucher dans une zone moins raide, et obliquer à gauche vers un pin au niveau d’un piton. Relais sur le pin, commun avec « rêveur prostré », cordelette en place*.
L5 : Du pin traverser à droite vers un dièdre sur une grosse écaille (évident). Remonter le dièdre de l’écaille, en sortir à droite et monter les dalles au dessus directement vers un bosquet de petit pins. Relais sur les premiers pins rencontrés, cordelette en place*.
Du relais rejoindre les autres pins 10 mètres au dessus, les dépasser et monter droit par des rochers faciles (marche). En 60 mètres on atteint le sommet de la Pounche de l’hermine (quelques arbres en route pour mettre des sangles et progresser corde tendue). Au sommet un énorme bloc permet de faire le relais (cordelette en place*, il faut au moins 3 mètres de corde pour le ceinturer). Attention de ne pas envoyer de pierres en dessous sur d’autres cordées !
Descente
Garder la corde pour descendre une petite arête de 15 metres (s’assurer grâce au gros bloc) en rocher moyen, niveau 3a, pour franchir une brêche qui amène à la vaste terrasse herbeuse au pied de la grande dalle de Palavar.
Descendre par une sente versant sud sur 10 mètres, obliquer à gauche vers le fond du couloir où on trouve un câble. S’en servir pour descendre sur 15 mètres (peu confortable), ou tirer un rappel sur le relais supérieur qui sert d’ancrage au câble ( 2 goujons).
Suivre alors le sentier classique de descente du secteur de Palavar, et au niveau d’un gros cairn traverser à gauche (nord) pour retrouver le pied de la voie si vous y avez laissé des affaires; sinon continuer par le chemin de Palavar jusqu’au camping.
* Les cordelettes « en place » ne sont pas des équipements pérennes : elles peuvent disparaitre, elles peuvent également être usées jusqu’à la couenne ! Faites preuve de discernement et d’autonomie…
Avertissement
Attention, malgré tout le soin apporté à la rédaction de ce topo de la voie d’escalade « Les voies du Seigneur sont impénétrables» à Ailefroide, il ne peut-être garanti exempt d’erreurs involontaires. Sachez être responsables sur le terrain.