Présentation
L’Eperon de la voie Eteinte est situé dans le vallon de Celse Nière, au niveau de la passerelle de Clapouse, en rive gauche. Il limite, immédiatement à sa droite (nord-est), le couloir dit « Le Pas La Rosse ».
Cet éperon est ainsi nommé en référence à la première voie qui y a été ouverte, la voie « éteinte », qui est présentée ici.
Cette voie « éteinte » fut l’une des premières voies ouvertes dans la génération post année 1980. C’est une voie trés belle, variée, à l’ambiance montagne. Vous y découvrirez la pose de coinceurs dans des longueurs partiellement équipées, un zeste de recherche d’itinéraire, de beaux passages en fissure, une vrai dalle et une arête diablement aérienne.
Les coinceurs et friends ne sont pas « absolument » indispensables dans cette voie, néanmoins ils vous assureront un certain reconfort, voire un réconfort certain quand le dernier piton ou spit s’éloigne entre vos pieds. Cette voie demande une bonne maitrise de l’escalade dans son niveau, et peut constituer une bonne école pour qui veux s’initier à la pratique coinceurs / friends dans une voie partiellement équipée. On trouvera dans la voie des pitons, des spits de 8 mm sur plaquettes alu et quelques goujons de 10 mm.
Très belle voie classique, belle trouvaille des ouvreurs.
Pourquoi ?
Sans doute un jeu de mots sur les voies « ouvertes » et… « fermées » !
Première ascension
Jean Pierre FLANDIN, Jean François GUEUX et Dominique STUMPERT en 1985.
Données techniques
Difficulté : III/6a/P2.
Dénivelée : 250 m.
Développement : 320 m.
Approche : 35 minutes.
Descente : 3/4 rappels.
Orientation : Sud est.
10 longueurs.
Corde : 2×50 m.
Jeu de coinceurs complet. Camalots 0.3 au 1.
Accès
Se garer au parking du Sélé à Ailefroide. Emprunter le chemin du vallon de Celse Nière en direction des refuges du Sélé et du Pelvoux pendant environ 10 minutes.
50 mètres avant la passerelle qui franchit le torrent de Celse Nière en direction de Clapouse, prendre à droite une sente (cairn) qui s’élève dans la forêt. Elle mène légèrement à droite du point le plus bas de l’éperon de la voie éteinte, et traverse quasiment à l’horizontale sur 50 mètres dans de gros blocs pour rejoindre ce point le plus bas.
Monter alors 20 mètres à gauche du point le plus bas de l’éperon (d’où part une ligne de spits dans une fissure) pour rejoindre le pied de la voie dans un renfoncement. Un goujon est visible environ 10 metres au dessus du départ.
Suivez bien le sentier, à la montée comme à la descente, afin de préserver les sols et de ne pas accélérer l’érosion. Vous faites une activité de pleine nature, respectez là !
Photos
Longueur par longueur
L1 : Démarrer sur le flanc gauche d’une fissure, par un pas un peu exposé. Monter sur le coté gauche de la fissure jusqu’au premier spit, continuer par la fissure, dépasser un petit bloc coincé et se rétablir sur le deuxième bloc coincé sous un surplomb (on aura remarqué au passage la tige filetée d’un goujon dont la plaquette est enlevée). Surmonter le surplomb par la droite pour se rétablir sur une vire où on trouve un spit de 8 mm. Traverser vers la gauche, dépasser un tronc d’arbre mort et monter droit (spit de 8 mm) jusqu’au relais, sur des gros blocs (cordelettes usagées en place, à vérifier).
L2 : Du relais, descendre à gauche sur une vire arbustive, traverser encore à l’horizontale à gauche jusqu’à un spit. Monter alors droit en direction de gros surplombs. Franchir une dalle, équipement un peu distant, puis une fissure qui mène au relais sous les surplombs de gauche.
L3 : Traverser à gauche pour éviter les surplombs, se rétablir sur une terrasse où on trouve un spit. Revenir à l’horizontale à droite pour faire le relais sur une terrasse à l’aplomb du relais précédent (spit à coupler avec une écaille rocheuse). Cette longueur est volontairement courte pour ne pas souffrir du tirage. Une variante directe à été équipée vers 2006, qui franchit le surplomb plutôt par la droite, 5c athlétique.
L4 : Monter droit au dessus du relais, passer entre deux pins, et suivre une vire facile vers la droite. Au bout de la vire franchir par un pas un petit pilier pour arriver au pied d’une dalle. La remonter, vers la gauche, pour rejoindre le pilier qui débouche sur une bonne terrasse sur laquelle on fait le relais.
L5 : Monter droit au dessus du relais sur une dalle moussue facile, un peu vers la droite. Gravir alors une successions de passages fissurés, quelques mètres à gauche du fil de l’éperon, puis revenir à la fin vers la gauche faire le relais sur une bonne terrasse qui jouxte un gros bloc coincé formant pont, bien visible du bas.
L6 : Monter sur le bloc, puis gravir la dalle raide qui fait suite vers la gauche jusqu’au fil de l’arête sur lequel on fait le relais. Cette dalle en 6a, en traversée, protégée par des spits, constitue le passage clé de la voie.
L7 : Gravir alors le fil de l’arête, délicieusement aérien, pas trop dur, sur 10 mètres, pour arriver sur une terrasse au pied d’une dalle. Gravir la dalle directement, en sortir vers la droite après le piton. Le relais se trouve immédiatement derrière l’arête.
L8 : Du relais traverser versant nord-est sur 5 mètres jusqu’à une brèche. La franchir par un pas et surmonter le court mur raide qui lui fait face (un piton). Droit au dessus passer sur un arbre mort, puis gravir une arête à droite sur quelques mètres (blocs). Traverser alors franchement à gauche, sous des surplombs, puis monter en longeant la base de ces surplombs (un peu délicat). Faire le relais sur un arbre à gauche en sortant du passage délicat. Il y a moyen de faire plus facile en passant plus à droite avant de traverser vers les surplombs.
L9 : Monter 3/4 mètres dans un dièdre facile, obliquer à droite sur l’arête, un peu à droite du fil, puis par 15 mètres faciles atteindre le pied d’un dièdre de 25 mètres où un arbre permet de faire le relais.
L10 : Gravir le dièdre, ou plutôt son flanc gauche, entre 2 et 4 mètres du fond encombré de blocs instables. Longueur en rocher parfois un peu déliquescent, méfiance. Quand les difficultés sont terminées, monter encore quelques mètres pour faire un bon relais sur un arbre.
De l’arbre, avancer encore 10 mètres pour trouver une chaine et des cordelettes autour d’un autre arbre (petit cairn) où se situe le départ des rappels. Il ya un nouveau départ de rappel quelques mètres sous le dernier relais, à gauche. Mais il faut apparemment une corde de 55 m.
Descente
Je pense qu’une corde de 50 mètres est bien plus confortable dans ces rappels, surtout si la corde est un peu usagée (les cordes en vieillissant « retrecissent »).
Premier rappel de 45 mètres, à peu prés dans l’axe, légèrement à gauche quand on regarde le rocher.
Deuxième rappel de 45 mètres également, surplombant à la fin, qui aboutit sur une dalle où se trouve la chaine suivante.
De là, un grand rappel de 60 mètres mène en bas. Sinon, faire un troisième rappel de 30 mètres, en tirant à gauche (en regardant le rocher) pour trouver une chaine dans un dièdre. Puis quatrième rappel de 30 mètres jusqu’au sol. Rejoindre alors le pied de la voie en 5 minutes. Pour la nouvelle ligne, un grand rappel de 55 mètres conduit sur une dalle au bord des grands surplombs. Un grand rappel déversant conduit alors au relais du quatrième rappel de l’autre ligne.
* Les cordelettes « en place » ne sont pas des équipements pérennes : elles peuvent disparaitre, elles peuvent également être usées jusqu’à la couenne ! Faites preuve de discernement et d’autonomie.
Avertissement
Attention, malgré tout le soin apporté à la rédaction de ce topo de la voie d’escalade « Voie Eteinte » à Ailefroide, il ne peut-être garanti exempt d’erreurs involontaires. Sachez être responsables sur le terrain.