Voir en bas de page le livre d’Or.
24 décembre 2005
Dod renonce à son projet
POUR SOLDE DE TOUT COMPTE…
Le 24 décembre, après deux jours passés dans la face Nord de l’Eiger, Lionel Daudet met brutalement fin à son projet de trilogie des directissimes, il nous livre ses explications:
C’est au petit matin de Noël que me sont venus les mots du pourquoi. Mais c’est d’abord à ceux de Lionel Terray, et à la fin des « conquérants de l’inutile » que j’ai pensé :
« Si vraiment aucune pierre, aucun sérac, aucune crevasse ne m’attend quelque part dans le monde pour arrêter ma course, un jour viendra où, vieux et las, je saurai trouver la paix parmi les animaux et les fleurs. Le cercle sera fermé, enfin je serai le simple pâtre qu’enfant je rêvais de devenir… »
Je n’oublie pas que mes parents m’avait prénommé Lionel en son hommage, est-ce une histoire qui me vient finalement d’avant ma naissance ?
Je ne me sens ni vieux ni las, mais il n’empêche.
Comme si chaque alpiniste portait en lui le vœu secret de mettre un jour un terme à sa dévorante passion, de tourner la page, sa page.
Sur les pentes de l’Eiger, j’ai senti au fil des quelques jours passés que ma présence dans cet univers austère n’avait plus de sens. Que le temps m’était venu de tourner « ma » page : le glas des solos extrêmes venait de sonner.
Oui, ce virage est venu, que je ne soupçonnais pas : c’était désormais une évidence, le goût pour ces folles entreprises solitaires m’avait fui. Et ce n’est pas parce que c’était l’Eiger, cela aurait pu être n’importe où ailleurs. Cela n’a rien à voir. Il ne faut pas du courage pour gravir ces faces inhumaines, mais bien plus : une foi, une flamme. Jamais je n’ai grimpé pour autre chose que cette flamme qui me vivifiait.
J’aurais pu me forcer, ne pas vouloir déplaire à mes sponsors et aux médias (leur ai-je déplu d’ailleurs ?), cela se serait peut-être bien terminé, peut-être, ou bien, et cela m’aurait semblé plus probable, mal. Car il faut impérativement ne pas tricher, se méfier de la course de trop, du « après, j’arrête »: l’histoire de l’alpinisme est malheureusement trop riche de ces morts de « la dernière course ». Aussi fort soit-il, l’alpiniste prend toujours des risques, un moment ils valent leur pesant, font pencher la balance du bon côté, car la richesse (intérieure !) retirée le justifie, si tant est qu’il y ait quoi que ce soit à justifier. Car l’alpiniste, en se dépassant, par son action à l’éclat du diamant, par l’exemplarité dont il est parfois tenu, participe du désir d’humanité, du désir d’épanouissement, et réponds à sa manière à cette question fondamentale : qu’est-ce que j’ai envie de faire de notre espèce? * Une élévation.
Renoncer, c’est bien beau, mais quoi, après ? Le passage du vide, dont finalement je suis assez coutumier, ce passage finalement inhérent à toute vie … vécue avec intensité.
Peut-être vais-je me tourner vers des expés proches ou lointaines, toujours originales, en compagnie de vieux copains, peut-être – sûrement, vais-je écrire (car ce temps est désormais bien installé), peut-être vais-je partir dans des voyages au (très) long cours, dans une vision élargie de l’aventure, peut-être, mais j’en suis moins sûr, vais-je m’asseoir et méditer sur un zafou** , peut-être repartirai-je escalader des montagnes de cinq mètres ( le bloc !), peut-être irai-je sur la Lune…Chi lo sa *** ? Une chose est certaine, je continuerai sans cesse d’explorer les champs lumineux et merveilleux de la vie. Car la flamme ne s’est pas éteinte, elle brûle simplement pour d’autres horizons, réchauffe un autre versant de mon âme.
Renoncer à ce projet qui me tenait pourtant tant à cœur, la trilogie des directissimes. La décision s’est prise dans une désarmante simplicité, cela m’a même surpris. C’était cette même simplicité qui un jour m’avait fait répondre à la question : que veux-tu faire de ta vie ?
De l’alpinisme, à haut niveau, d’une certaine manière, celle que mon cœur me dicte.
Car on n’escalade pas bellement les montagnes si le cœur n’est pas là.
Or, ces jours à l’Eiger le cœur n’y était plus.
L’ataraxie, cet état de tranquillité d’âme si bien décrit par les stoïciens grecs, m’a envahi, comme je décidais naturellement de renoncer.
Dans un bonheur qui ne se dit pas.
Dans une paix douce et légère comme ces flocons qui glissait sur mon visage.
Dans un enfantin enthousiasme.
Renoncer, donc.
En homme libre, comme tout alpiniste devrait l’être.
En un sage stylite, sur sa montagne devenue colonne.
En un simple pâtre, enfin heureux et comblé, comme le rêvait Terray.
Renoncer, le cercle se ferme, je suis vivant c’est magnifique.
Lionel Daudet.
* Pour reprendre le très intéressant ouvrage de Patrick Vivaret: « reconsidérer la richesse ».
** Le zafou est ce coussin sur lequel se fait zazen.
*** Locution italienne: »Qui le sait? »
23 décembre 2005
Dod fait un portage et se repose dans la grotte
Ce matin, gris et maussade, sent la neige. La météo n’annonce rien de bien mauvais.
Où en est Dod ? Dés que possible, par la fenêtre du train qui, de Grindelwald monte à la Kleine Scheidegg, je parcours la face avec les jumelles. Rituel du matin, qui fait que je m’assois toujours coté Eiger, pour trouver Dod le plus vite possible. Pas facile à voir dans ce dédale de mixte qu’est le socle de la face nord. Fébrile je remonte du regard goulottes et ressauts, murs rocheux et pentes de neige; sans fatigue, si ce n’est une lassitude occulaire. Dod est là, montant doucement, plié sous le poids d’une charge.
Cent mètres au dessus de la Kleine Scheidegg, vers l’ouest, je trouve un petit restaurant avec une belle terrasse sur laquelle je pose mon télescope. Hop, dans l’occulaire au grossissement indécent, je vois Dod qui descend vers la grotte de glace. Il y pénètre, puis après 10 minutes en sort deux fois, à 5 minutes d’intervalle, sans sac. J’interprète un signe de sa part, comme un appel car il se doute que je dois l’épier au pied de la face.
Vite, je range le volumineux télescope et en glissades poussives ( le terrain est plutôt plat sur les pistes de Grindelwald, comme pour marquer le contraste avec la raideur de l’ensemble Eiger-Mönch-Jungfrau qui domine le secteur) je rejoins la trace de montée vers la face, sous Salzegg.
Je trouve Dod tranquillement allongé dans son duvet, faisant osciller le portaledge suspendu à la voute de glace. En effet il voulait me voir, pour avoir un peu plus de corde encore pour fixer dans ce socle pernicieux. De plus, son réveil a rendu l’âme; je lui laisse ma montre. Demain, petit portage en perspective.
La journée est rude, du vent, de l’escalade difficile. Dod s’est fatigué les jours précédents, et après le portage du matin il préfère désormais consacrer cette journée à un repos à la grotte de glace. Le Stollenloch n’est plus très loin mais la face est longue et il serait malvenu de s’épuiser; Dod se repose donc aujourd’hui.
Ici, en discutant avec les guides locaux, personne n’est surpris de la difficulté rencontrée par Dod dans son ascension vers le Stollenloch. La face est encore bien sèche en ce début d’hiver peu enneigé. Il faut donc faire preuve de patience, de persévérance.
22 décembre 2005
Dod continue son avancée dans le socle de l’Eiger
Ce matin Dod était au sommet du cône de neige qui domine la grotte de glace à 8 heures 15. Bon petit portage en perspective, avec un sac rempli de pitons, de coinceurs, de friends. De la ferraille, en bref, bien lourde.
L’équipement technique de Dod se résume en de multiples accessoires qui vont lui permettre de s’assurer pendant l’escalade, et parfois même de progresser. Il faut en effet distinguer le matériel de protection et celui de progression.
Le matériel de protection sert à enrayer une chute pendant qu’un grimpeur s’élève sur le rocher ou la glace.
Le matériel de progression a, selon sa solidité, le même rôle que le matériel de protection, mais en plus il sert de point d’aide pour s’élever lorsque le rocher ou la glace ne présentent pas assez de prises au grimpeur pour qu’il puisse évoluer sans aide artificielle.
Petite explication rapide de ce qui est évident pour un alpiniste, mais qui peut paraitre moins limpide pour un non initié :
Les pitons sont des pièces métalliques que l’on martèle dans les fissures du rocher. Il y en a de toutes tailles et de tous calibres.
Les coinceurs sont des petites pièces de métal que l’on coince dans les fissures naturelles du rocher.
Les coinceurs mécaniques type « friends, camalots », sont des cames unies par un axe qui, par le biais de ressorts, exercent une pression contre les parois de fissures naturelles du rochers.
Les crochets sont de petites ancres, de petites pièces métalliques recourbées, qui viennent se poser sur de très petits reliefs du rochers; réservés à la progression, il ne tiennent en place que lorsque l’on exerce une pression dessus….
Les broches à glaces sont des tubes creux à gros filetage que l’on visse dans la glace.
Les goujons sont des sortes de chevilles à expansion, issus du bâtiment. Pour les poser il faut forer un trou, à la main à l’aide d’un tamponnoir, ou mécaniquement avec une perceuse.
A ce matériel s’ajoute une quantité impressionnante de mousquetons, de sangles, cordelettes, deux marteaux, deux piolets, une paire de crampons….
Ce matin donc, après avoir monté un sac assez haut grâce aux cordes fixées hier, Dod est redescendus à la grotte vers dix heures pour récupérer un nouveau sac de hissage que je venais de monter, contenant 180 m. de corde statique et 100 m. de corde dynamique. Et le voilà repartit aussi sec avec le chargement pour continuer la progression et l’équipement vers le Stollenloch.
Ce soir selon toute vraisemblance Dod couche à nouveau à la grotte de glace, car le Stollenloch était encore assez loin sur son chemin ce matin.
21 décembre 2005
C’est l’hiver ! Dod est parti dans la face nord.
21 décembre. C’est l’hiver !
Avant le départ, Dod n’était pas trés attaché aux affaires de dates. Il n’y a que les esprits grincheux pour penser qu’une hivernale doit se concentrer entre les dates fatidiques de cette saison. En effet, une ascension le 10 décembre est bien plus rude qu’une ascension le 15 mars. Le hasard de l’organisation et de la météo conjugués ont fait que le départ a lieu le premier jour de l’hiver !
21 décembre. C’est donc l’hiver, et Dod vient de mettre les extrémités pointues de ses crampons dans la face nord de l’Eiger. Le temps est beau, les températures sont clémentes pour un mois de décembre. Le socle de la paroi, jusqu’au Stollenloch, est enneigé de façon modérée, et cela pose de nombreux problèmes à Dod : la progression est difficile, technique sur des dalles recouverte de neige pulvérulente. Dans les sections faciles, la neige non tassée de ce début d’hiver l’a obligé aujourd’hui à faire une trace de mulet. Dur labeur.
Dod va donc être contraint de fixer pas mal de cordes pour pouvoir remonter aux jumars avec ses sacs de hissage sur le dos : le socle de la face est en effet trop peu raide et surtout trop irrégulièr pour pouvoir hisser les sacs, et les difficultés sont trop grandes pour grimper avec les charges sur le dos. Technique un peu « himalayenne » donc pour ce début d’ascension. Ce soir Dod couche à nouveau au pied de la face, dans le portaledge suspendu dans la grotte de glace. Il fera ainsi tant qu’il n’aura pas atteint le Stollenloch.
Un petit mot pour tout ceux qui se sont inscrits à la newsletter de la trilogie : j’ai quelques soucis d’envoi de mails en ce moment. Je ne vous oublie pas et vous serez bientôt, je l’espère, informé par courrier électronique de l’évolution de Dod dans la paroi. N’oubliez pas de venir voir le site régulièrement, j’essaie de mettre à jour chaque soir !
20 décembre 2005
Fin du portage et premier bivouac de Dod au pied de la face.
Ce matin à 9 heures Dod est parti du centre de Grindelwald vers la face nord de l’Eiger. Le temps est annoncé correct pour les jours à venir. Les météorologues suisses de Genève, que nous remerçions, nous ont en effet communiqué des prévisions optimistes. Certes ce n’est pas le grand beau perpétuel, mais aucune grosse perturbation neigeuse active ne semble se profiler sur l’horizon suisse pour les 7 à 8 jours à venir. Puissent ces météorologues détenir une part de vérité !
Dod est donc remonté vers la Kleine Scheidegg suivant l’itinéraire de notre reconnaissance du 18 décembre. Pendant son ascension, en peaux de phoque, je suis monté en train ( plus tranquille ) à la Kleine Scheidegg, montant avec moi le dernier sac de portage que nous avions laissé à Grindelwald hier, et commencé donc le dur labeur vers le pied de la face. Comme je l’ais expliqué hier nous devons descendre un peu de la Kleine Scheidegg pour remonter ensuite vers la face, ceci pour éviter des zones avalancheuses.
Dod me rejoint vers midi et nous continuons le portage à deux. Aller-retours sous des charges inavouables furent au programme !
Nous avons retrouvé la grotte de glace visitée il y a deux jours, et Dod, tranquillement, a installé son bivouac. Cette grotte de glace est providentielle, abritée des éléments, des chutes de glace ou de pierres. La voute glacée permet de fixer des broches à glace auxquelles Dod fixe son matériel, son réchaud, et le portaledge. Ainsi il va pouvoir passer une nuit protégé du contact refrigérant de la neige. Le programme de sa journée à venir va être de se rapprocher du « Stollenjoch », sous la Rote Fluh. Il va falloir pour cela remonter le socle, facile mais entrecoupé de ressauts et de vires, où le hissage des sacs va être malcommode. C’est en grimpant dedans que Dod va pouvoir établir une stratégie pour monter son matériel. La suite demain donc..
Le Stollenjoch, « trou du voleur », est une excavation en pleine paroi, fermée par une petite porte en bois, qui à servit à l’évacuation des roches lors de la construction du tunnel ferroviaire au travers de l’Eiger. Derrière la porte se trouve la voie ferrée…
19 décembre 2005
Début du portage vers la face nord de l’Eiger.
Temps moyen ce matin, nous gérâmes encore nos affaires, Dod son matériel et moi les relations avec les instances locales. L’après-midi nous avons décidé de faire un début de portage vers l’Eiger, déplaçant (plutôt que portant, le terme est plus approprié tellement nous étions assommés par la charge) deux sacs de hissage remplis jusqu’à la gueule. Demain, si la météo est bonne, ou disons acceptable, Dod partira de Grindelwald vers la face pour bivouaquer au pied. De mon coté je remonterai en train à la Kleine Scheidegg avec un sac supplémentaire, et nous démarrerons ensemble avec Dod qui m’aura rejoint sur le trajet les allers retours vers le pied de la face.
Habituellement l’accès vers la face se fait de la station de train « Eigergletscher », façon de faire avantageuse puisque par gravité en longeant le pied des rochers il est facile de rejoindre l’attaque de la voie. Mais cette année, aprés l’épisode de vent intense des jours précedents, il est tout à fait proscrit de procéder de la sorte. Ainsi, nous devons, depuis Kleine Scheidegg, descendre un peu vers Grindelwald pour remonter vers la face plus ou moins directement.
Dod, quand à lui, pour ce que l’on peut appeler une tentative, montera, comme il est déjà dit plus haut, en ski de randonnée depuis Grindelwald même.
Dod, tu as l’air « surguronsé » (exceptionnellement motivé, en français ) devant cette face nord :
Ah bon??? C’est vrai que cette face a vraiment de la gueule, avec l’ambiance hivernale des lieux ( doux euphémisme), ça rajoute. Je suis toujours motivé par les grands voyages dans les faces, et la Ghilini-Piola, même si elle ne sort pas directement au sommet, emprunte des zones p… raides de L’Eiger! Bon quand est-ce que j’pars?
Quels vont être les problèmes techniques que tu penses rencontrer dans cette face ?
En hiver, ce ne sont pas forcément les endroits les plus techniques qui posent le plus de problèmes, mais souvent des zones moins raides où la neige accroche le rocher; il faut alors jouer de la balayette et progresser lentement. Le socle, qui en été, est très facile, est actuellement recouvert d’une neige pulvérulente qui ne rendra pas l’ascension évidente… Il ne faut pas oublier qu’une hivernale rocheuse reste toujours très exigeante.
Tu vas coucher dans un portaledge, qui est une sorte de tente à armatures rigides que l’on fixe à la paroi, dans laquelle il est ainsi possible de ménager un espace plat de un peu plus de 2 metres carrés. La vie y est-elle facile ?
Disons qu’à défaut d’être facile, elle sera belle: vue imprenable, pas de problèmes d’évacuation des eaux usées, et les voisins sont pas bruyants….
Plus concrètement vivre suspendu demande une rigueur de tous les instants: tout doit être accroché, du réchaud jusqu’à la cuillère en passant par les chaussures. Faire fondre de la neige recueillie dans un grand sac, pisser dans une bouteille, dormir attaché etc… font partie du quotidien des voyageurs ( peu nombreux!) des faces Nord.
18 décembre 2005
Reconnaissance au pied de la face de l’Eiger depuis Grindelwald.
Ce matin, quelques brumes tenaces lèchent les murailles de l’Oberland. L’Eiger se voile dans un drap de nuées, alors que, plus au nord, sur les plateaux suisses, le soleil s’apprête à inonder de lumière la journée à venir.
Cette première journée d’action en extérieur doit nous permettre de reconnaitre l’itinéraire que va emprunter Dod pour gagner le pied de la face lors de sa tentative. De nombreuses questions devront obtenir des réponses, comme l’accès au pied, la possibilité de bivouac et l’état du socle.
Nous remontons donc les vallons boisés et garnis de chalets typiques sous Alpiglen, empruntant parfois des pistes de ski, où même des pistes de luge damées. Nous quittons ce monde sécurisé peu avant la Kleine Scheidegg. Nos skis de randonnée tracent maintenant un sillon ondulant dans les combes du pied de l’Eiger. Nos ARVA sont en émission et … nos sens en éveil, car avec le vent de ces dernières vingt-quatre heures, la montagne présente un visage peu accueillant. Les crêtes morainiques sont dénudées, les vallons bien blancs… Il est évident que la neige arrachée aux arêtes s’est accumulée dans les combes. Nous restons aux aguets, suivant le relief du terrain, et avec reflexion évitons les bases de contrepentes raides en prenant le large sur les replats. Bonne option, car après quelques temps nous déclenchons à distance une petite plaque anodine, mais sous laquelle il valait mieux éviter de se trouver.
Plus haut, c’est à plus de 500 mètres de distance que nous déclenchons une pente à la base de la partie droite de la paroi …
Heureusement, l’accès au pied du socle de la face nord présente une succession de petite crêtes très protégées, et nous découvrons alors un spectacle exceptionnel. Le glacier du pied de la face nord est en décomposition totale et il n’en reste qu’une pente de 100 mètres de haut, percée ça et là de tunnels empruntés et entretenus par les eaux de fonte estivales issues de la paroi.
C’est dans une de ces cavités que nous arrêtons, plutôt frigorifiés. Le spectacle est exceptionnel. Ce lieu pourrait constituer un excellent point de bivouac pour Dod au pied du socle, qui risque de poser quelques problèmes.
Retour à Grindelwald dans l’après-midi, après cette montée substantielle de 1400 m. ( quand même !), par une descente agrémentée de quelques belles courbes dans une « peuf » glaciale.
***
Paroles de Lionel Daudet :
Redécouvrir l’hiver – c’est marrant, on monte pourtant bien à skis et je ne sue toujours pas-
Redécouvrir le monde sévère des faces Nord – là
tu verras toujours le soleil: en face de toi!
Redécouvrir le froid – pas de doute, les chaufferettes vont reprendre du service
Se redécouvrir ( mais n’était-ce pas une évidence?) petit… mais pas faible?
La face est raide et haute, le socle bien plâtrée, bref tous les ingrédients d’une grande hivernale sont là, comme on les aime par chez nous…. Pas vrai?
17 décembre 2005
Seconde journée à Grindelwald.
Dod vit une seconde journée « d’inaction », passée en fait à continuer à préparer du matériel, trier des affaires. Gravir une grande face en hiver, c’est savoir être patient, savoir attendre. La météo reste (très) moyenne pour les jours à venir. Il va falloir prendre son mal en patience, sachant que cette aventure est un voyage au long cours pendant lequel rien ne sert de courir, mais plutôt de partir à point, c’est-à-dire bien préparé, bien équipé, et avec une météo sûre pour au moins quelques jours.
***
Paroles de Lionel Daudet :
« Ne pas se hâter, ne pas tarder » Marc-Aurèle je crois…. Eh oui, il faut attendre le créneau et aujourd’hui encore la face est restée invisible, à peine une courte éclaircie nous aura permis de voir un rocher bien plâtré. Alors si vous voulez faire du ski à Grindelwald, pas de souci, il y a de la neige!
16 décembre 2013
Première journée complète à Grindelwald.
Première journée à Grindelwald. L’Eiger n’est plus au rendez vous visuel, mais nous pouvons sentir sa présence dans les nuées floconneuses qui aspirent nos pensées vers l’altitude. Journée de mise en place, journée de préparations, de préparatifs. Tout baigne…
***
Paroles de Lionel Daudet :
Repos, dehors la tempête, finalement on est pas mal au chaud…
15 décembre 2005
Arrivée à Grindelwald. La face nord de l’Eiger est impressionnante.
Le 15 décembre, la trilogie est lancée. Sous un soleil radieux, nous prenons la route depuis l’Argentière la Bessée dans les Hautes Alpes vers Grindelwald, dans le Canton de Berne, en Suisse. Louis Nicolas Meichtry nous accueille et nous présente aux guides de haute montagne locaux et aux membres de l’office de tourisme de Grindelwald qui, avec efficacité et gentillesse, nous oriente vers le « Mountain hostel », une auberge de jeunesse locale tenue par un guide.
La face nord de l’Eiger est incontournable. Plus qu’une face, c’est un mur qui barre la vallée. Le soir, surréaliste, une petite lumière apparaît au cœur de la face; la station Eigerwand. Un train à crémaillère part de Grindelwald vers Alpiglen, puis la Kleine Scheidegg. La ligne continue ensuite jusqu’à Eiger gletscher, pour s’enfoncer ensuite en un profond tunnel au cœur même de la montagne. La station suivante est EigerWand, au milieu de la face nord. « Wand » signifie paroi en allemand. De la station, les touristes éberlués peuvent, d’un coup d’œil derrière des baies vitrées, partager un peu de l’ambiance de la face nord de l’Eiger. Puis le train ressort à l’air libre à la station « Eismmeer », mer de glace, en face sud de l’Eiger, pour replonger sous terre et finir sa course au Jungfrau joch, à plus de 3300 mètres d’altitude. D’ici peu une autre lueur pleine de vie illuminera aussi la face, le bivouac de Dod.
***
Paroles de Lionel Daudet :
Il est toujours étonnant de confronter un mythe -celui né chez un gamin de douze-treize ans qui gribouillait sur son bureau » Eiger », « Grandes Jorasses »- avec une réalité froide et dure, celle de cette face qui barre la voûte céleste, au-dessus de nous.
Dans ma tête, la motivation déferle… après des préparatifs comme toujours lourds à mettre en place, après cette fatigue qui est loin de celle surgissant après des heures de bartasse dans la neige….
Une nouvelle histoire commence, où me mènera-t-elle? Il n’y a pas de projection sur quoi que ce soit, juste l’aiguille d’une boussole qui curieusement se rive sur deux Nord: celui de l’Eiger, et surtout, celui d’une zone de mon coeur, ou de ma tête, je ne saurais le dire. Mais il y a en ce nord intérieur une certitude: le mot « amour » y est apposé en lettres d’or.
Merci pour cette leçon de vie, d’humilité et de courage … et de respect de la montagne. Mille bravos pour vos parcours, vos escalades si démentielles…avec la flamme.
Un supporter-admirateur.
Un amoureux des montagnes.
Petit randonneur pyrénéen sujet au « vertige ».
Merci Dod
Hervé Sénèque
Salut Dod, De tout coeur avec toi dans cette sage et lumineuse décision. Continue de nous faire rêver en écrivant de belles choses…, et n’oublie pas que le « pâtre » peut toujours , à l’occasion , venir user ses crampons avec ses pôtes du briançonnais sur les glaçons environnants… à bientôt jean charles
Jean Charles Perrier, Guide de haute Montagne
Bonsoir, Lionel. Tu me fais plaisir. Te voilà dans mon coeur sur les sommets. Merci pour Elle, merci pour nous. Tout est bien. Je te crois. Tes jours et tes nuits seront calmes. Avec toute mon amitié. Daniel Rouzier.
Daniel Rouzier, Vice-président de Mountain Wilderness
yo mon gars,c’est Séni de Genève, viens a linstant de lire ta news letter, gen ai des frissons, c’est beau ce que ta fait, grande classe, enorme courage en fait s’est presque comme un coup-de-pied dans le cul que tu t’ai fait, genre il faut passer a autre chose, arreter de serialiser ce qu’on fait de mieux, et sa c’est la + dur chose a faire, ne pas tomber dans des otomatismes, en fait ne jamais se professionaliser…bon tous sa c’est mon point de vue.. pense bcp a toi en ce moment, parce que sui a l’hosto, me sui fait amputer, pour finir 8 orteils, sa fai chié, mais sui bien, calme,impatient de remarcher, sui sous tramal-morphine-dafalgan-augmentin, sui tou pété, febril mais confiant pour la suite et sa grace a toi en partie, a ton temoignage, tes conseils pour l’opération et de savoir que j’pourrai tout refair comme avant! bon vé me reposer maintenant! 2006 sera notre année, gen sui sur?? a + mon gars!
Mr Senichon, Genève
Un peu loin de la montagne ces derniers temps , j’ai appris en même temps le début et la fin de la trilogie. Je te souhaite cher lionel tout le bonheur du pâtre (qu’enfant , certains rêvaient d’être). Bravo pour le chemin accompli, et tout ce qui reste à faire. Vive l’apaisement et la paix. Jean mi
Jean Michel Asselin, journaliste
Bonjour Lionel, Je savais que la sagesse t’habitait. Que tu continues ou que tu renonces, mon opinion sur ta grandeur d’âme ne change pas Il vaut mieux renoncer à la montagne pour de bonnes raisons Que la pratiquer pour de mauvaises Amitiés Renald
Renald Quatrehomme, Établissements Beal
Salut Lionel,
D’abord bonne année et bonne santé ! On ne se connaît pas mais j’avais envie de t’écrire. Plus précisément depuis quelques jours, je vais mieux m’expliquer pourquoi dans les lignes qui suivent. Je m’appelle Pablo Carreras, 32 ans, j’habite en Suisse à Genève, et je ne te connais que pour avoir lu –avec un plaisir certain- ton bouquin parut l’année passée, au plus de quelques encarts et courts articles lu dans la presse « montagne » quelques années auparavant, à l’époque où je pratiquais en toute modestie un tantinnet d’alpinisme, et de cascade quelques jours en hiver à l’Argentière-la-Bessée. « La montagne intérieure » m’a touché parce que j’y ai trouvé une dimension humaine forte, dans un sens plus spirituel et profond qu’à l’accoutumée pour ce type de récits, dépassant le registre technique-souffrance-peurs- élististe d’autres alpinistes de hauts niveaux, qui concentrent souvent leur discours sur le rapport à la difficulté extrème, se surpasser (héroïquement ?), etc… mais là dans ton texte, il y a quelque choses de plus, et, pour faire court, ça a été une belle découverte. J’en viens à la raison de ce message.. Il y a 10 jours, le 24 décembre, j’étais encore coincé à Genève pour cause de fêtes familiales, alors que j’aurais déjà dû me trouver dans l’Oberland bernois avec mon amie pour une semaine à la Lenk, au pied du Wildstrübel. En toute fin de soirée, alors que j’avais enfin fini mes bagages (je partais finalement le 25 tôt le matin), je fais un dernier petit tour sur internet et le site de Libération, et je tombe sur un intitulé « Lionel Daudet attaque la face nord de l’Eiger » ou quelque chose dans le style. Non ! J’imagine immédiatement de venir jeter un coup d’œil à la face et à tes œuvres, le plus vite possible au cours de ces vacances qui démarrent le lendemain. J’ai vite regardé par où passait la voie, griffoné un croquis. Le lendemain, à peine arrivé, j’en parle à mon amie (dont j’avais parlé avec éloges de ton bouqin), ok on irait le 27, juste un jour encore pour se poser un peu, et puis on y va, imaginant que tu serais encore en prise avec la paroi (on tablait sur une semaine minimum). Donc le 27 on reprend le train la Lenk –Interlaken – Grindelwald, arrivée 11h30. On se frotttait les mains : jusque là il faisait grand beau ; pourtant à peine monté dans le train pour la Kleine Scheidegg on voit que ça se bouche méchamment depuis le Wetterhorn. Dans le train branlant je passe néanmoins en revue la face et l’itinéraire globale de la Piola-Ghilini aux jumelles, évidemment compte tenu des vibrations et de la distance il est impossible de distinguer les détails (fusse un portaledge de couleur vive…). En revanche on voit un hélico approchant la paroi, s’arrêtant à mi-hauteur pile sur l’axe de l’itinéraire, puis s’éloigner rapidement. 10 minutes plus tard, la face était dans le brouillard et il commençait à neiger… Du coup on commençait à imaginer des trucs, dans le genre « c’est une de ses amis qui assure la logistique qui est venu faire un dernier check de la situation avant l’arrivée du mauvais temps, etc. ». Ce qui est sûr c’est que ça nous a conforté dans l’idée que tu étais toujours dans la face, et qu’on avait intérêt à mettre les bouchées doubles si on voulait espérer t’apercevoir une fois arrivé au pied de celle-ci. On a donc bien pataugé (bien qu’en raquettes) dans la neige fraîche avant d’arriver quelques centaines de mêtres en contrebas de la base de la face, dont on ne distinguait que la première moitié. Austère, pour le moins. Et glacial aussi. Je passe en revue le socle, à la recherche de corde fixes, de traces : rien. Je remonte vers la Rote Flue, puis au delà dans la brume, rien toujours. Je cherche un petit point de couleur, quelque chose qui puisse accrocher mon regard, mais rien. Il n’a quand même pas pris avec lui un portaledge noir, non ? Bref, je scrute encore, mais c’est inutile. De dépit, on mange à toute vitesse le pick-nic, je sens déjà poindre une bonne onglée à venir. Aussi, à défaut de mieux, et avant de partir, on hurle à deux voix LI-O-NEL, BONNE CHANCE !! le plus fort possible.. en espérant que si tu es quelque part là haut, dans ce qui ressemble de plus en plus (à nos yeux) à un cauchemar dans ces conditions météo, tu entendes (qui sait ? je me rappelle que bien des alpinistes qui relatent leur ascension de la face mentionne souvent qu’ils entendent les cloches des vaches en été, leur laissant une étrange impression de proximité, malgré la distance, et de fait l’innaccessibilité de leur situation), et que ce cris du cœur puisse te soutenir un tant soit peu dans tes entreprises. On est redescendus vite par les petites crêtes, jusqu’à croiser la crémaillère, puis par la piste de luge. On s’est arrêtés de temps à autres pour jeter encore un coup d’œil à la face, au cas où… On a ensuite repris le train, puis le cours « normal » de nos vacances, encore que nous demandant les 36 premières heures qui ont suivi notre visite, marquées par le mauvais temps prononcé et le froid vif, comment ça pouvait se passer pour toi, là-bas au cœur de cette paroi glacée… frissons dans le dos. Le 30 décembre on a fait un petit sommet duquel on voyait dépasser l’Eiger, à quarante kilomètres de là. Il faisait grand beau. Je me demandait si tu étais sorti de la voie, ou pas encore, ou peut-être déjà redescendu en rappel… Ce soir je rentre de ces vacances. J’étais assez impatient d’avoir des nouvelles, d’une manière où d’une autre. Google, « Lionel Daudet Eiger »…. : je tombe sur un intitulé du Monde : « …renonce à l’apinisme hivernal solitaire » ou quelque chose comme ça. Je lis l’article assez succint « .. le 24 décembre.. ». Voilà. En dehors du fait somme tout assez accessoire qu’on a braillé de bon cœur notre soutien à un alpiniste absent ce jour-là, cette nouvelle m’a fait plaisir : il s’en est tiré, il se porte bien, il a pris la bonne décision, merci ! En fouinant sur le net, je suis tombé peu après sur le site de ta trilogie, regardé les images des jours qui ont précédés Noël, lu tes commentaires et finalement tes considérations concernant l’abandon du projet. J’y ai bien retrouvé la sensibilité et la clairvoyance/justesse certaine que j’avais déjà pu percevoir en lisant ton bouquin. C’est beau. C’est plein d’une belle humilité, de celles qui font avancer et grandir. Bravo, donc. Voilà. Je voulais te féliciter pour ça. Et te dire par écrit ce que tout naturellement tu ne pouvais pas entendre le 27 : Lionel, bonne chance !
Pablo
Pablo Carerras, Genève
Salut Dod, j’étais en balade au Maroc, je suivais tes aventures de « loin » mais bien sûr, comme tu t’en doutes, de « près ». Là je rentre et je croise un copain au réveillon qui me dit que tu es rentré à la maison. Je me souviens de l’émotion qui nous a saisi, quand on est arrivé au Hornli avec François en 2002 et qu’on a trouvé que tes pompes. Là aussi, l’émotion me saisit. Tu es vivant, et effectivement, c’est magnifique. Cette flamme dont tu parles, c’est celle qui, à des degrés divers, est finalement l’unique moteur de notre passion. Que l’on se batte pour une ascension, que l’on accepte ses difficultés (respirer, avoir froid, avoir peur aussi) c’est plus une question de « foi » que de courage, comme tu le dis. Le courage, c’est aider les autres, peut-être, ce n’est pas faire de la montagne. Ou alors c’est ceux qui pensent prouver leur valeur, leur virilité en montagne, et ils se trompent. Tu es entier, et c’est cool ! La flamme est là, mais le vent souffle dans une autre direction, peut-être moins « difficile », ou juste « différente ». Je connais des alpinistes qui ne réfléchissent jamais, qui ne se demandent jamais si, par hasard, leur passion dévorante a un sens, si leur copine peut supporter ça, et même si ça les rend heureux. Je préfère ceux qui réfléchissent, et qui choisissent, librement, de monter ou de tirer un rappel. J’espère te croiser à l’ICE à lja fin de la semaine pour boire un coup. A la santé de Livanos : « que la Sainte Vierge protège les grimpeurs qui sont au bistrot ; quant à ceux qui sont en montagne, qu’ils se démerdent ! » Si tu as besoin d’un gars pour aller taper des clous (de l’artif, quoi), fais moi signe, prévois juste un bouquin ou deux pour le relais… Je te souhaite une bonne année 2005. amitiés
le joce
Jocelyn Chavy, journaliste, photographe, Grenoble
Lionel, Ce qui caractérise le plus un grand sportif, c’est sa capacité à décider de ne pas faire la partie de trop. Tu auras bien d’autres occasions de nous faire rêver encore un peu. Bonne année à toi et à tes proches. Philippe
Philippe Pugieux, société Geodis Bourgey Montreuil, Chambéry.
Salut Dod, Les photos du début du périple m’ont fait rêver (super belles mais brrr… quelle ambiance !) et surtout m’ont rappellé que l’Eiger est un monstre ! Tu as choisi le versant du soleil, de la vie, du printemps, de la belle grimpe: bienvenue dans cet Eden ! Respect surtout pour cette sage décision. Bien cordialement, Michel Piola
Michel Piola, co-auteur avec René Ghilini de la directissime à l’Eiger.
En voilà une bonne nouvelle ! excellente année à vous bise Pascal Tournaire.
Pascal Tournaire, photographe.
Mes respects Lionel, » Tout le monde connait l’utilité de l’utile, mais personne ne sait l’utilité de l’inutile » ( Tchouang- Tseu)……………sauf peut être vous, qui avait effleuré la Sagesse.
Patrick Derreumaux, Aix en Provence.
Sagesse, sagesse
Je ne connais la montagne qu’accompagné d’un guide, un peu plus la
voile : lors d’une régate « il appartient à chaque concurrent, sous sa
seule responsabilité de décider s’il doit prendre le départ ou
continuer à courir. »
Amités
Jacques Bonjour à Guillaume, Claire, Colu et Nathalie
Jacques Prieur.
Coucou Dod
quelle belle transition pour aller découvrir tant de belles choses !!!
Je ne te cacherai pas que ce projet si extrême et si loin de ce que je sais faire et que j’apprécie me faisait un peu peur.
Enfin, le Dod n’est plus un mutant.
On en profitera p’têtre pour faire une petite virée en moto au soleil un de ces jours…
A tout bientôt
Yves
Yves Exbrayat.
Tu as choisi, en toute conscience. Là est là véritable liberté, celle d’un homme qui assume ses choix et suis le chemin qui mène à lui-même, hors de toute pression. Bravo, et longue route…
Thierry Kokel.
Salut Lionel,
Sage décision de renoncer si ce projet n’avait plus de sens pour toi…
Pour ma part ta décision est respectée et je pense que toute l’équipe d’Eider en fera autant !!!
Tes talents d’alpiniste ne sont plus à prouver et si tu as envie de vivre autre chose, des expériences plus humaines, différentes, libre à toi !
Je te souhaite donc de joyeuses fêtes avec la chaleur famille et non tout seul dans une face au froid et au vent…
A bientôt.
Bastien PARIZOT, EIDER SAS, Marketing & communication dpt
Impressionné par la démarche…. « Savoir lier son instinct à son intelligence, ce qui donne la maîtrise de soi ».
Alain Marchal, grimpe avec Guillaume.
Monsieur,
Votre lettre est magnifique. je la trouve d’une grande sagesse et, mieux
que ça, d’une immense sincérité.
J’ai été très émue et touchée par ce que j’ai lu parceque nous livrer
comme ça ce qui est au fond de vos tripes, de votre âme,
a comblé mon besoin d’authenticité et d’humanité.
En cette fin 2005, je vous souhaite donc de continuer à savourer ce
bonheur que vous semblez, avec votre intelligence de coeur, savoir
extraire de la Vie, dans ce qu’elle nous offre si généreusement et sans
compter.
J’espère vous saluer un jour à l’ombre de mélèzes, dans un champ de fleurs
baigné de soleil….
Christine Alessandrini.