Lundi 18 janvier 2010
Etape :
Entrée du département au sud – Tallard. 42 km de ski. Durée 8 heures 30.
Point forts :
Canal EDF, Le pont de l’autoroute (dessus), le pont de l’autoroute (dessous),La Saulce, Curbans, Tallard.
La journée :
Le départ, donné à 7 heures 30, nous a vite conduit dans des prés et des vergers magnifiques, sous une lumière rose violacé à bleu pétrole dans l’aube froide. Ce fut extraordinaire.
Le soleil nous a rejoint alors que nous touchions le canal EDF, juste en aval du Poët.
Nous avons alors suivi le canal, ce qui est complétement illégal, jusqu’à ce que l’autoroute ne l’enjambe. Peu avant, nous avions du franchir le Déoule en prenant pied sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute car le canal passe le Déoule en souterrain, ce qui est également parfaitement illégal (la bande d’arrêt d’urgence, pas le fait de construire un canal sous le Déoule).
Revenons au pont de l’autoroute qui enjambe le canal. Il n’a pas été possible de poursuivre car le pont est construit de telle manière qu’il interrompt la continuité de la berge du canal. Etant sur la mauvaise rive du canal, nous avons changé pour passer rive droite afin de gagner La Saulce en traversant le pont de l’autoroute par dessous en équilibre sur l’IPN géant qui le soutien; ce qui est parfaitement illégal.
Puis nous sommes repartis dans un état d’esprit plus respectueux des fondations de notre république en traversant la Saulce, puis gagnant La Durance que nous avons traversé à la retenue de Curbans. Puis nous avons longé la rive droite de La Durance, à proximité de Curbans (nous étions dans les Alpes de Haute Provence !), pour enfin rejoindre Tallard, son château, et son aérodrome où nous avons passé la nuit, au cap hôtel.
Pensées :
Jamais je n’aurais cru que cela aurait été si beau. Le lever de soleil fut à couper le souffle.
La neige, dure, presque comme sur une piste damée. Les perspectives, le massif des Ecrins, les villages, le Pic de Bure, et enfin Tallard, son château, tout n’a été que magie des yeux.
Et pour enrober ce tableau esthétique, ce décor des Hautes Alpes dans leur vérité pure, les compagnons du périple savent donner par leur amitié une profondeur envoutante au déroulement de la journée.
Belle entrée en matière. Conditions idéales, neige dure, et un canal EDF lisse, régulier, créé presque spécialement pour le ski de fond pourrait-on dire.
Coté sportif, je n’aurais jamais fait autant de ski de fond dans une seule et même journée. Et ça, les adducteurs s’en souviendront sans doute demain matin. Sur ce je vous souhaite bonne nuit.
Mardi 19 janvier:
Etape :
Tallard-Embrun. 30 km de ski et 17 km de vélo. Durée 10 heures.
Points forts :
Les rives de la Durance encombrées de végétations inextricables, le frigo de Valserres, le long prés de la vallée de l’Avance, le vélo en chaussures de ski de fond et ski sur le sac entre Chorges et la Plage du Boscodon, la plage du Boscodon au coucher de soleil.
La journée :
Le départ se fait à 7 heures 30 par un froid saisissant, -11°C humides au bord de la Durance. Très vite nous sommes condamnés à errer rive droite de la Durance dans un fouillis inextricable de végétation, jusqu’après avoir dépassé la Luye, en pénétrant dans une usine à béton.
Tout s’arrange alors, jusqu’à Valserres, où le froid et l’ombre nous rattrapent. Rive droite de l’Avance, le parcours retrouve le soleil, et les paysages sont somptueux.
Des champs, des étendues blanches, des pistes à tracer, nous demandent beaucoup d’énergie et entament le capital temps.
A Chorges, nous suivons un moment la voie ferrée, puis récupérons des vélos. Ceci car en face sud, de Chorges à Savines, nous ne trouverions pas assez de neige pour évoluer. C’est donc chaussures de fond aux pieds, et skis sur le sac que nous pédalons jusqu’au Boscodon où nous retrouvons un enneigement satisfaisant.
La plage du Boscodon voit le soleil se coucher, la drague du Boscodon qui suit est un lieu apocalyptique, et enfin la digue finale jusqu’au rond point de Baratier finit de nous achever à la fin de cette dure journée.
Nous coucherons chez « Bob », un ami de Didier, qui va nous servir plats sur plats, et verres de vin sur verres de vin, jusqu’à beaucoup trop tard; mais quelle fiesta !
Mercredi 20 janvier:
Etape :
Embrun-La Bathie des Vigneaux. 38 km de ski. Durée 11 heures.
Points forts :
Le lever du jour sous la ville d’Embrun, la voie ferrée, la vallée de la Durance entre la fontaine pétrifiante et l’aérodrome de Saint Crépin, la montée finale à la route des traverses.
La journée :
Départ matinal, 7 heures. Froid et humide. Nous traversons la plaine sous la falaise d’Embrun alors que le jour se lève, c’est féérique.
Nous longeons ensuite la voie rapide (déviation d’Embrun) pour monter en direction de Chateauroux, afin de trouver la voie ferrée.
La voie ferrée, c’est une voie royale. Tout le long de celle ci, un élargissement d’entretien permet de skier sans empiéter sur la voie, à l’abri des trains dont nous connaissions toutefois les horaires, par prudence. Mais il faut savoir qu’il est interdit de longer ainsi une voie ferrée.
Après deux tunnels, courts et sans risques majeurs, nous arrivons à Saint Clément. C’est si pratique de longer la voie ferrée que nous continuons jusqu’à la fontaine pétrifiante de Réotier, où nous nous accordons la pause casse croute.
La suite est un enchantement jusqu’à l’aérodrome de Saint Crépin. Ensuite, il a fallut jongler avec la carrière Guérin, les rives de la Durance encombrées de végétation, pour arriver bien usés et retardés, mais le moral au beau fixe, dans la plaine de Rama.
La suite ne fut qu’une histoire de moral, une longue remontée de la vallée, la traversée de l’Argentière la Bessée ( la maison pour moi !) et la difficile montée à la route des Traverses par le lotissement du Barry à la Batie des Vigneaux. Ouf.
Jeudi 21 janvier:
Etape :
La Batie des Vigneaux – Le Lauzet. 35 km de ski. Durée 10 heures.
Points forts :
Les canaux de Briançon et Saint Chaffrey, les pistes de ski de fond damées de Serre Chevalier, le coucher de soleil en haute Guisane.
La journée :
Départ à 7 heures 30. Nous suivons la route des Traverses. Les champs de Villar Meyer sont très agréables, le jour se lève.
Aujourd’hui Dino, qui devait nous suivre toute la semaine mais empêché par une rage de dent, nous rejoint. Il va nous suivre en voiture au long de la vallée et assurer l’intendance afin de nous permettre d’avoir des sacs légers. Il a été royal !
La route des traverses nous oblige à quelques déchaussages par la suite, mais en jouant avec les bordures il est possible de skier jusqu’à la Casse de Prelles où nous retrouvons un sentier dans les bois. Il nous mène à Prelles.
Ensuite il faut jongler entre les canaux, les prés, les lotissements et les clôtures privatives. Ce n’est pas toujours facile…jusqu’à trouver un canal régulier qui nous mène au Pinet sur la route de Puy Saint Pierre. Peu après nous prenons un repas de princes devant la chapelle St Jean.
Dés lors, un canal nous conduit à Chantemerle, un pur bonheur, esthétique rare.
Des pistes forestières damées par les raquettes nous permettent de pousser jusqu’à l’Aravet, puis en traversant les pistes de ski alpin nous atteignons le Bez, en plein dépaysement.
Dino qui nous a suivi toute la journée, nous apporte le matériel de Skating; et c’est parti jusqu’au Casset, dans un froid qui se fait de plus en plus mordant. Au Casset nous récupérons le ski classique, et entamons congelés la montée au Lauzet où nous arrivons au jour déclinant, accueillis par un vin chaud au gite du Lauzet.
Vendredi 22 janvier:
Etape :
Le Lauzet – limite du département (Combe de Malaval). 30 km de ski. Durée 9 heures.
Points forts :
La montée au col du Lautaret, la descente au pied du col, l’accueil à Villar d’Arène, et bien sûr l’arrivée !
La journée :
Départ à 7 heures 30. Le froid est raisonnable. Très vite le soleil se lève et notre petite troupe enrichie de Julie Maillard et Magali Albert venues passer l’ultime traversée avec nous s’élève vers le col du Lautaret. Magali est chargée de communication à Hautes Alpes Ski de Fond, et vous invite à visiter le site : HAUTES ALPES SKI DE FOND
Nous trouvons une pente avenante pour franchir le verrou final, sous le chalet du Club Alpin Belge. Puis nous logeons la tranchée couverte pour atteindre le Col du Lautaret, point haut de la traversée.
La descente que nous craignions n’est en fait qu’un pur délice de fin gourmet : une neige poudreuse et légère sur 10 à 20 cm reposant sur un fond dur. On ne peut rêver mieux, et cela va faciliter notre progression : pas de fatigue, amusement, rapidité.
Voici maintenant Villar d’Arène. Devant le bar « Le Vannoir », un attroupement s’est formé. Des applaudissements nous parviennent aux oreilles. Il y a là un groupe de personnes venues nous accueillir, averties par Magali. Vin chaud, mini pizza, saucisson et fromage des Hautes Alpes, Le Pays de La Meije nous a choyé. Remercions les personnes présentes pour leur gentillesse et la chaleur de leur cœur, ainsi que l’équipe du bar « le Vannoir » :
-Nicole Mathonnet 1ère adjointe à la mairie de Villar d’Arène
-Olivier Fons, président de l’office du tourisme de La Meije
-Etienne Giroud, directeur de l’office du tourisme de La Meije
-Michel Albert, 2ème adjoint à la mairie de Villar d’Arène
-Pierrette Fège, présidente du Club des sports de La Meije
-Martine Albert (la patronne du bar le Vannoir), présidente de l’association de commerçants « Les Enseignes de Villar d’Arène »
-Marie Poulet, présidente de l’association de commerçants de La Grave-La Meije
-Nicole Amieux, de l’Hôtel le Faranchin de Villar d’Arène
-Frédérique Allirand du Gîte Les Mélèzes de Villar d’Arène
-Marie-Hélène Juge, du magasin Juge Sports de Villar d’Arène
-Laurence Hanicotte du gite Le Pas de l’Ane de Villar d’Arène
-Maurice Rousset, moniteur ESF
-Erick Granger, président de l’Espace Nordique du Pays de La Meije
Signalons à cette occasion le dynamisme local en terme d’organisation d’évenements, et leur forte appartenance au territoire haut alpin. Ce week end des 23 et 24 janvier 2010 ont lieu les 5° rendez vous nordique au pays de La Meije – Villar d’Arène. Infos sur www.villardarene.com .
La Gorge menant à La Grave nous paraissant infranchissable, et sous les conseils avisés des locaux, nous empruntons une raide montée par le GR 54 (Tour de l’Oisans) en rive gauche qui nous aidera à distiller le vin chaud. De belles arabesques nous emmènent ensuite à La Grave.
Les miracles continuent, sous La Grave la piste en face nord est tracée par un engin pour les promeneurs en raquettes jusqu’aux Fréaux, puis une route forestière à tracer nous emmène au droit des tunnels du Grand Clot situés en face sud.
Le point d’interrogation est devant nous. C’est alors un peu la bataille dans les fourrés, prés du lit de la Romanche, jusqu’au pont des Balmes, où nous traversons La Romanche et trouvons la piste qui mène rive droite à l’usine électrique.
Le but est là tout proche, et déjà l’envie de faire durer cette traversée nous inspire. Nous nous précipitons, partagés, vers l’épilogue, conscient de vivre les derniers instants d’une belle expérience.
Les meilleures choses ont une fin. Nous traçons les derniers 500 mètres le long de la route. Là-bas un panneau, dont nous ne voyons que le revers. Nous le dépassons et découvrons « Provence Alpes Côte d’Azur ». L’entrée dans les Hautes Alpes au nord marque également la limite de cette belle région.
Et 100 mètres plus loin, le voici, ce panneau, au bord de la route; « Hautes Alpes ». Nous y sommes, et Jacques et Jacqueline nous accueillent avec le champagne. Jacqueline nous offre un biscuit fourré à la confiture spécialement préparé par Maryse, la compagne de Ritou. Dominique entame « La Bamba » à la guitare. C’est la fête. Le bonheur, c’est simple; comme les Hautes Alpes. Mais si beau.