En 1909, les guides de la Vallouise déposent les statuts de leur première association, la « fraternelle des guides et porteurs de Pelvoux ». Elle deviendra plus tard le bureau des guides de Vallouise Pelvoux, puis le bureau des guides des Écrins dans la décennie 1990. En 1909, Mettrier guidé par E. Estienne et JP Engilberge gravissent le couloir de la face nord du col est du Pelvoux. C’était un morceau de choix, mais y tourner un film m’a paru trop exposé aux dangers objectifs.
Lucien Giraud m’a apporté la solution assez rapidement, dés la fin de l’automne.
Le Teaser du Film L’Ecrin (Team Les Collets Production)
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Le Pelvoux est un sommet incontournable, visible de tout point dans la vallée, ou presque. Il a donné son nom au village construit à ses pieds. C’est le premier sommet gravi en 1828 dans le massif des Ecrins. C’est ici que pour la première fois des hommes allaient guider un « étranger » vers un sommet. A tout point de vue, le choix de retracer la première ascension du Pelvoux était une idée lumineuse.
Je me suis alors lancé dans la recherche d’une société de production qui voudrait bien mettre en image cette idée. Peut être n’ai je pas frappé aux bonnes portes, peut être le sujet n’était il pas commercialement viable, une chose primordiale dans la construction d’un tel projet. Je n’ai retiré qu’une certitude du conseil glané auprès d’une société de production : un « docu-fiction » de qualité est une entreprise très, trop onéreuse pour une structure comme la notre; il fallait revoir la copie, et s’orienter vers une fiction contemporaine faisant appel à la mémoire.
J’ai donc pris une feuille blanche, un stylo, ou plus brutalement disons que j’ai allumé le PC, ouvert un document texte vierge et commencé à marteler le clavier. Mars 2008.
Une rencontre cruciale, un peu par hasard, a tout précipité (mais les hasards existent t’ils ?). Gérard Guimbert s’est investi à mes cotés à la fin du mois de mars 2008 et sans son aide le projet serait sans doute encore dans un dossier cartonné poussiereux. Il a su m’apprendre à structurer, écrire le scénario, les dialogues, le jeu des acteurs, les démarches administratives à effectuer. Il a été « l’indispensable moteur ». J’ai donc écrit un synopsis, un scénario, une continuité dialoguée, dessiné un story board plan par plan; quelle excitation !
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Puis tout a avancé, la recherche des financements, les angoisses de ne rien boucler, de faire un film qui soit un navet, ne pas trouver d’acteurs, de rencontrer une météo chagrine qui détruise tout. Pour les images, la production « locale » du projet m’a d’entrée de jeu orienté vers Team Les Collets Production avec qui j’avais déjà travaillé et qui sont des potes qui habitent dans un rayon de 1 km autour de chez moi…nettement plus facile de travailler avec des personnes en qui on a confiance ! Ils ont rapidement adhéré au concept, l’enthousiasme a fait le reste.
L’intrigue, si il est judicieux de nommer ainsi la trame du film, met en scène deux guides contemporains qui accompagnent l’un de leur ami au sommet du Pelvoux sur les traces des premiers ascensionnistes de 1828…
Fin août 2008, enfin le tournage, un moment de tension intense, d’émotion immense, de souvenirs impérissables, de joies et de larmes, de rires et d’imprévus, autour d’une équipe de tournage, d’acteurs et de bénévoles dévoués au portage du matériel, qui ont définitivement soudé un groupe dans un élan extraordinaire. Comment aurais-je pu arriver au bout du tunnel sans eux tous, levés parfois à 1 heure du matin, couchés à minuit, sans attendre en retour autre chose que du bonheur ?.
Ensuite le Team les Collets Production a repris le flambeau, il a fallu monter, sonoriser, reprendre du son, écrire, composer la bande originale (la musique !). Un travail de titan. Dés que je le pouvais je jetais un œil sur le résultat, nous corrigions les détails, révisions des prévisions, amenagiions l’écriture originale.
Parallèlement il fallait activer le financement qui trainait, préparer l’exploitation du film, la communication presse, l’internet, les affiches, les projections, faire le graphisme de la jaquette du DVD, concevoir et écrire le livret intérieur au coffret…interminable.
Aujourd’hui, juin 2009, cela fait plus d’un an et demi que l’idée est partie. Le DVD est prêt, la première est programmée pour le 7 juin 2009. Tout est terminé, il reste encore beaucoup de détails financiers et de promotion à régler, mais maintenant la partie émergée de l’iceberg apparait enfin : le film va être vu, c’est finalement la vocation de tout ce travail, sa vraie vie commence, tout le reste n’était que lente gestation. Et si l’émotion et l’énergie portée par notre création est communiquée au public, alors le pari sera réussi et nous pourrons à nouveau verser des larmes de joie.
Tout n’aura été que bonheur malgré les passages difficiles et quelques nuits blanches, et je peux aujourd’hui confirmer qu’il faut avoir l’audace de tenter l’affaire et aller au bout du rêve. Quand le rideau se lève sur l’écran et que le vent se lève dans la salle obscure, le silence se fait et je mesure tout le luxe que cela a été de « faire un film ». Et je pense encore à tout ceux qui ont cru en ce projet et ont foncé tête baissée, en toute confiance. Je ne cesserais de les remercier.
Guillaume CHRISTIAN, L’Argentière la Bessée, le 27 mai 2009.
Article sur le site web son-art.
Samedi 6 juin 2009, Journal des Alpes du Sud,
Alpes 1.
Webzine Son Art, partenaire du film l'Ecrin :